La visite des élus libéraux-radicaux a été riche d’enseignements… et de mises à l’abri. Du 7 au 9 juillet, la présidente du Conseil national Maja Riniker (PLR/AG) était en Ukraine en compagnie du conseiller national vaudois Laurent Wehrli, président de la commission de politique extérieure du National.
Un voyage fait de nombreuses rencontres diplomatiques, dont celle avec le président Volodymyr Zelensky. Mais Maja Riniker a également témoigné auprès de CH Media avoir vécu une attaque de drones qui l’a poussée à se mettre à l’abri. Laurent Wehrli – déjà interviewé par «Le Temps» sur les enseignements politiques qu’il tire de cette visite – a livré à Blick son ressenti sur cet événement particulier. Interview.
Laurent Wehrli, avez-vous aussi dû vous mettre à l’abri d’une attaque de drones russe lors de ce voyage?
Oui, j’ai aussi dû me rendre dans un abri anti-bombes à Kiev lundi matin. J’ai dû arrêter de me préparer pour ma journée et me mettre immédiatement à l’abri. C’est la première fois que cela m’est arrivé sous cette forme, dans ma fonction politique. Maja Riniker était aussi présente à cette occasion.
Vous estimiez-vous en totale sécurité?
Nous avons été très bien briefés et formés, à chaque nouvel endroit dans lequel nous sommes arrivés. Après un «bonjour», la deuxième chose que nous disaient nos hôtes concernait les consignes de sécurité. Nous avions régulièrement un briefing à ce sujet entre nous.
Qu’est-ce qu’un événement comme celui-ci vous a appris de ce que vit la population ukrainienne depuis quatre ans?
Je ne peux m’empêcher de me dire que les Ukrainiens vivent cela tous les jours. Ce qui m’a le plus touché, c’est cette incertitude qui pèse sur les esprits. Est-ce que j’aurais toujours un logement demain? Est-ce que mon lieu de travail sera toujours debout? Ces questions, les Ukrainiens se les posent au quotidien, comme toutes celles et tous ceux qui vivent hélas dans des conflits.
En plus d’être président de la commission de politique extérieure du National, vous faites partie des groupes d’amitié parlementaire Suisse-Israël et Suisse-Palestine. Qu’est-ce qui différencie le vécu de la population ukrainienne de celui de la population gazaouie actuellement?
Il n’y a rien qui change, si ce n’est les armes utilisées et les moyens militaires. J’ai évidemment une pensée émue pour toutes celles et ceux qui vivent de telles situations à travers le monde. Il y a Gaza, il y a Israël. Mais on peut aussi penser à Goma dans le Nord-Kivu (ndlr: au Congo) et à de trop nombreux autres endroits.
Le voyage diplomatique a ensuite continué normalement…
Dans la nuit de mardi à mercredi, nous avons pris un train qui s’est arrêté à de nombreuses reprises par sécurité. Durant cette mission diplomatique, nous nous sommes répartis en deux groupes, afin de multiplier les rencontres. De mon côté, j’ai par exemple pu discuter avec des chercheurs et des professeurs de relations internationales, et obtenir leur point de vue sur la guerre. Nous étions tous ensemble lorsque nous avons rencontré Rouslan Stefantchouk, président du Parlement ukrainien, nos collègues parlementaires et le président Volodymyr Zelensky.