«La Suisse doit miser sur le chef de la Fifa, Gianni Infantino, comme médiateur dans le litige avec Donald Trump», déclare Roland Rino Büchel, conseiller national de l'Union démocratique du centre (UDC). L'homme politique est aussi un ancien fonctionnaire de la Fédération Internationale de Football Association (Fifa). «L'enjeu est de taille. Tout ce qui peut permettre un rapprochement doit être tenté. Et Gianni Infantino semble avoir une relation privilégiée avec Donald Trump.»
Donald Trump fait languir la Suisse depuis des jours. Le Conseil fédéral attend avec impatience un accord dans son différend douanier avec les Etats-Unis. Berne affirme qu'un accord est imminent et que Trump n'a plus qu'à le faire passer. Mais jusqu'à présent, Washington n'a pas donné de nouvelles. Pendant ce temps, le président américain a annoncé de nouvelles taxes douanières contre des partenaires commerciaux importants comme le Canada, le Mexique ou l'Union européenne (UE).
«Combien de temps le Conseil fédéral va tergiverser»
La Suisse continue d'attendre. Les droits de douane resteront-ils à 10%? Passeront-ils à 30%? Début avril, Trump a annoncé que son pays prélèverait à l'avenir des droits de douane de 31% sur les importations en provenance de Suisse. Le Conseil fédéral, effrayé, a immédiatement contacté le gouvernement américain. Trump a réduit les droits de douane à 10% jusqu'en août et a accepté de négocier. Mais l'accord n'est toujours pas conclu.
Depuis, la politique suisse tente de gérer la pression américaine. Comment? Plus de concessions? Une contre-pression? L'approche de Roland Rino Büchel pour accélérer les négociations est nouvelle. «Je me demande combien de temps le Conseil fédéral va encore hésiter et tergiverser avant de jouer la carte Gianni Infantino», déclare-t-il à la «NZZ».
Gianni Infantino serait utile
En effet, le patron de la Fifa semble avoir un lien particulier avec Trump. Il a annoncé la semaine dernière que la Fifa ouvrirait un bureau dans la Trump Tower à New York. Ensemble, les deux hommes ont présidé dimanche la cérémonie de remise des prix de la Coupe du monde des clubs. Ils ont ainsi décerné trophée et médailles aux joueurs du Chelsea FC et du Paris Saint-Germain.
«La Suisse devrait essayer d'utiliser l'influence d'Infantino», estime le conseiller national UDC. Il est possible que le patron de la Fifa, originaire du Valais, soit effectivement disposé à le faire. «Il semble déjà souffrir un peu du fait qu'il n'est pas particulièrement apprécié en Suisse.» Une telle action de soutien pourrait peut-être changer la donne…