Le canton de Fribourg renforce la prévention du harcèlement avec l'ouverture d'une ligne téléphonique et la publication de deux brochures. Le dispositif fait partie des mesures prioritaires décidées par le Conseil d’Etat suite à l’audit externe du Service de l’enseignement obligatoire de langue française (SEnOF).
La Direction de la formation et des affaires culturelles (DFAC), par la voix de la conseillère d'Etat Sylvie Bonvin-Sansonnens, a présenté lundi son plan d’action pour prévenir le harcèlement. Elle ouvre d'abord une ligne téléphonique dédiée pour permettre le signalement confidentiel de situations pouvant survenir au travail.
Ensuite, le double dispositif s'appuie sur deux brochures visant à renforcer le corps enseignant et les directions d’école face aux comportements problématiques de certains parents d’élèves. Les initiatives trouvent leur origine dans le sondage mis en place en été 2024, précise le communiqué.
Ecoute active
Selon ce sondage, 12% des collaborateurs et des collaboratrices du SEnOF y ayant participé ont déclaré avoir été victimes ou témoins de harcèlement moral (mobbing), dans le cadre de leur activité professionnelle. Un taux qui représente 250 personnes environ en chiffres absolus.
Quant aux auteurs, il s’agissait pour deux tiers des cas d’un collègue ou de la direction d’école et, pour un tiers, de parents. Le canal confidentiel est mis en service dès le 1er octobre sous la forme d’une ligne téléphonique, afin de faciliter le signalement de situations de harcèlement ou abus de pouvoir au travail.
Dans le détail, l'offre, instaurée avec le Conseil psychologique de l’Université de Fribourg, permet d'éviter de passer par la voie hiérarchique. Elle propose une «écoute active, un accompagnement et un aiguillage vers la démarche adéquate, grâce à du personnel formé et compétent, soumis au secret professionnel».
Collaboration essentielle
La collaboration entre école et parents est essentielle, selon la DFAC. Pourtant, les comportements problématiques de parents d’élèves sont en hausse et constituent une source de pression importante sur le corps enseignant et les directions d’école. Plus de 220 situations de violence ont été recensées en 2023/2024.
C'est pourquoi les services de la ministre sortent un guide à l’intention du corps enseignant et des directions d’école. Il a pour but de les informer de leurs droits, des limites qu’ils peuvent poser aux parents dont le comportement est inadéquat, des outils et des offres de soutien qui sont à leur disposition.
La deuxième brochure s'adresse aux familles pour les sensibiliser, leur rappeler ce que l’école attend d’elles et les moyens pour régler les conflits avec l’école. Il s’agit de rappeler clairement la politique de «tolérance zéro» envers les comportements violents et le manque de respect du personnel enseignant.