Abus dans le sport, discrimination présumée à Genève, fiasco numérique ou gestion douteuse à Zurich… L’actualité suisse ne manque pas de sujets sensibles ce mardi 15 juillet. Blick, avec l'aide de l'ATS, propose un tour d'horizon des infos suisses qui compteront aujourd'hui. C'est parti:
La «sextorsion» sportive frappe la Suisse
Une étude internationale fait état d'un nombre affolant de sportifs victimes de corruption sexuelle dans le monde. La Suisse est aussi concernée par cette vague de «sextorsion» dans les milieux sportifs, amateurs comme professionnels, relatent «24 heures» et la «Tribune de Genève». Ce sont souvent des entraineurs qui profitent de leur pouvoir pour réclamer des faveurs sexuelles à des athlètes, par exemple pour du temps de jeu. En 2024, Swiss Sport Integrity a reçu 412 signalements d’atteintes à l’éthique, ouvrant 91 enquêtes pour seulement cinq cas avérés. Mais ce chiffre cache une réalité plus sombre: selon l'étude, seuls 17% des victimes ont fait remonter les abus à des mécanismes de signalement. Par peur de représailles, de nuire à leur carrière ou parce que l’agresseur est en position de pouvoir, les victimes – adultes ou mineures – se taisent.
Une commune genevoise pire que la piscine de Porrentruy?
Bien que le Grand Conseil genevois ait interdit toute discrimination d’accès aux sites de baignade publics en fonction du lieu de domicile, la commune de Pregny-Chambésy continue de restreindre sa plage aux seuls résidents, via un système de badge, relate la «Tribune de Genève». La commune justifie cette politique par le statut privé de la parcelle et la fragilité du site. Mais pour le Département du territoire, Pregny-Chambésy est clairement hors la loi: aucune distinction fondée sur le domicile n’est autorisée, quel que soit le statut foncier de la parcelle. Le cas sera examiné prochainement par le Département. Par contre, la loi permet aux communes de fixer des tarifs d’accès, comme le font déjà les communes de Collonge-Bellerive ou d'Hermance.
Un logiciel à 27 millions… pour continuer à échanger sur papier
Les coûts du nouveau logiciel de la police bernoise pourraient doubler. La police cantonale de Berne a revu à la hausse les frais de conseil pour le projet Nevo/Rialto, rapportent la «Berner Zeitung» et le «Bund». Initialement estimé à 13,5 millions de francs, le projet pourrait désormais coûter 27 millions, en raison de la complexité de la migration du système. Une aide externe est courante dans ce type de migration, selon la police. Le logiciel vise à numériser les échanges entre la police et le Ministère public. Or, malgré trois ans d’utilisation par la police, les échanges restent en grande partie sur papier. Le Ministère public souhaite pour sa part adopter directement la version standard.
Maisons Sugus: un administrateur libre, des locataires en attente
L’ancien administrateur des immeubles Sugus à Zurich a été libéré, selon la «Neue Zürcher Zeitung». Dans son entourage, on évoque un aveu partiel et un possible accord avec le Ministère public du canton de Schwytz. L’entrepreneur immobilier aurait reconnu avoir émis de fausses factures et fait transiter les fonds de ses entreprises par son compte privé. Toutefois, il nie l’avoir fait pour s’enrichir personnellement. A ce jour, le Ministère public n'a prononcé aucune mise en accusation. L'avocat de l'administrateur a refusé de commenter l'information. Les «maisons Sugus» avaient récemment défrayé la chronique avec les résiliations de baux visant 105 appartements en ville de Zurich. Une décision jugée abusive par l'autorité de conciliation qui a pour l'instant suspendu ces résiliations.
Refusée d'un resto à cause de son voile
Une femme voilée s’est vu refuser l’entrée dans un restaurant genevois, en raison de son couvre-chef. L’établissement invoque une interdiction générale des couvre-chefs, incluant voiles, kippas et casquettes, relate la «Tribune de Genève». La jeune femme dénonce une discrimination religieuse et prépare une plainte avec l’aide de l’observatoire DIAC contre l’islamophobie, qui rappelle que la liberté religieuse est protégée par le droit suisse. Le collectif pointe l’absence de cette règle sur le site du restaurant et la présence de bonnets et autres chapeaux sur des photos prises dans l'établissement. Vidéos à l'appui, il dénonce aussi des propos du gérant relayant des thèses d’extrême droite. L'établissement a présenté ses excuses tout en niant toute discrimination.