La Suisse n'a pas besoin de prendre plus de mesures pour assurer sa sécurité alimentaire. Le National a tacitement rejeté mercredi l'initiative sur l'alimentation, jugée trop extrême. L'idée d'un contre-projet a aussi fait chou blanc.
L'initiative sur l'alimentation, déposée par un comité citoyen, demande d'encourager la production et la consommation de denrées alimentaires végétales plutôt qu'animales. Elle veut également augmenter le degré d'autosuffisance de la Suisse, pour le faire passer de 46% à au moins 70%. Ces exigences doivent être atteintes dans un délai de dix ans.
Tout le monde s'est accordé pour dire que le délai de dix ans était irréaliste. Le taux d'auto-suffisance de 70% a aussi été critiqué.
Il faudrait transformer drastiquement la production agricole et la chaîne agro-alimentaire. Pour ce faire, l'Etat devrait injecter massivement des moyens financiers pour amortir les investissements, ont relevé plusieurs orateurs. Les habitudes de consommation devraient aussi être revues. Le Conseil fédéral était aussi opposé à l'initiative. Le dossier part au Conseil des Etats.
L'armée suisse sera plus flexible pour répondre aux besoins des militaires. Les Chambres fédérales ont accepté mercredi la proposition de conciliation sur le projet de modification de la loi sur l'armée.
Le projet vise à assurer les effectifs de l'armée et à répondre au besoin de conciliation entre service militaire et vie professionnelle et privée des astreints.
Les Chambres étaient divisées sur un dernier point. Le projet habilitait le Conseil fédéral à convoquer, sans demander l'approbation du Parlement, au maximum 18 militaires armés pour des engagements d'une durée supérieure à trois semaines, contre 10 actuellement pour la même durée.
La Chambre des cantons souhaitait d'abord enlever la limite du nombre de militaires, avant de proposer un seuil à 50 militaires. La Chambre du peuple voulait en rester à 18. En conférence de conciliation, la limite a été fixée à 36 militaires. Le Conseil des Etats a accepté la proposition sans opposition, le National par 138 voix contre 2.
Le ministre de l'environnement Albert Rösti a été assailli mercredi par une pluie de questions sur la politique climatique de la Suisse et ses manquements. Un débat d'actualité sur le sujet a été demandé par la gauche et les Vert'libéraux au National.
Les orateurs et oratrices, très majoritairement de gauche, se sont succédé pour questionner M. Rösti sur l'un ou l'autre point de la politique climatique de la Suisse, mais aussi pour savoir pourquoi la Suisse n'en faisait pas plus.
Le vice-directeur de l'Office fédéral de l'environnement a récemment indiqué qu'en l'état actuel, la Suisse manquera massivement ses objectifs climatiques pour 2030, a rappelé Jon Pult (PS/GR).
M. Rösti s'est dit surpris d'entendre les reproches selon lesquels le Conseil fédéral n'assume pas ses responsabilités et a défendu parfois avec véhémence l'action du gouvernement. Il a rappelé que la Suisse investit 3,4 milliards de francs par année pour le climat, à l'intérieur du pays et à l'international, soit plus que pour les paiements directs. De plus, quatre lois importantes sont entrées en vigueur cette année.
Certes, des efforts sont nécessaires, mais il faut des efforts mondiaux. La Suisse ne peut rien faire toute seule, elle ne pourra pas changer le climat avec les mesures qu'elle prendra chez elle, a souligné le Bernois. Et de renvoyer à la situation géopolitique mondiale.