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Hisse et oh! «Je dors au camping dans un voilier de 5 mètres»

Cette année à Paléo, Lucile a fait sensation en accostant… à bord d’un voilier. Un clin d’œil poétique à son métier de constructrice navale et une dernière virée pour ce bateau en fin de vie, devenu en quelques jours une légende du camping.
Publié: 19:20 heures
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Lucile a dormi au frais dans son bateau en bois, qui ne retient pas la chaleur.
Photo: Lucie Fehlbaum
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Chaque été, un territoire un peu particulier émerge au cœur de la Plaine de l’Asse. Pendant six jours, Paléo devient la troisième ville romande, avec ses 50’000 festivaliers quotidiens, ses rues de copeaux, ses bars éphémères et ses scènes électrisées. Cette communauté spontanée, où tout est pensé pour vibrer ensemble, mérite qu’on s’y attarde. Cette année, Blick est allé à la rencontre de ces «habitants», pour récolter leurs souvenirs, leurs rituels et leurs histoires les plus inattendues.

Comme celle de Lucile, arrivée mardi en moussaillonne à bord de son voilier, sous les regards médusés du staff du camping. «J'avais quand même posé la question. Quand j'ai débarqué, quinze personnes m'ont filmée, elles pensaient que c'était une blague», raconte Lucile au pied de son bateau.

Le dernier jour du voilier

C'est vrai qu'au village de toiles, il y a généralement deux écoles: les super-organisés, et les tentes achetées la veille de Paléo, plantées par des campeurs du dimanche. Le bateau, on ne l'avait encore jamais fait. Pour Lucile, c'était un clin d'œil à son métier et un hommage à ce corsaire de 5 mètres en fin de vie.

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«Je fais un apprentissage de constructrice de bateaux, explique-t-elle. Il traînait au chantier depuis deux ans et demain, je l'amènerai à la déchetterie. C'est son chant du cygne», sourit-elle en contemplant son installation. Le voilier en bois est installé sur un ber, une charpente qui soutient d'ordinaire les bateaux en construction. Le tout a été acheminé sur une remorque empruntée au patron de Lucile.

Grâce à la structure boisée du navire, la jeune femme a dormi au frais. «Ça ne retient pas la chaleur, et avec mes deux ventilateurs, j'étais bien.»

Sauvetage de campeurs mouillés

Une telle installation a évidemment fait un carton chez les campeurs. Lucile en a fait les frais, ayant eu la fausse bonne idée d'inscrire «toc-toc» sur une des petites fenêtres qui entourent son lit. «Les gens toquaient au milieu de la nuit. Et puis j'entendais: 'Tu crois qu'il y a quelqu'un qui dort là-dedans?» Elle a donc abdiqué samedi et rayé la mention de sa fenêtre.

Son bateau a été décoré de mouettes-pirates et de poissons-DJ par une amie. Et Lucile a laissé un espace pour que les campeurs inscrivent des petits mots. Ils n'ont d'ailleurs pas fait qu'inscrire des mots. «J'ai un lit à l'avant et deux couchettes de deux mètres de long sur les côtés. Quand il a plu samedi, j'ai invité des campeurs dont les tentes avaient pris l'eau à s'abriter dans le bateau», raconte-t-elle. Dimanche matin, elle n'a pas échappé à une bonne séance d'écopage.

Recherche bateau pour 2026

Pour des raisons de sécurité, la constructrice de bateaux a dû ôter le mât. A la place, un drapeau flotte au bout d'un mini-mât en bambou. «Je vais faire le 4L Trophy en février prochain, c'est la bannière de notre équipage, précise celle qui répare des voiliers classiques et des barques de pêche et de sauvetage. C'est un raid humanitaire au Maroc, en soutien à des associations qui œuvrent pour les enfants dans le désert.»

Une fois la course finie, retournera-t-elle à Paléo en bateau? «Je referais avec plaisir, assure Lucile. Mais je dois retrouver un vieux voilier à donner.»

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