Pour annoncer l'ouverture d'une instruction pénale contre la ministre vaudoise Valérie Dittli, un communiqué de presse inhabituel avait été envoyé sur le canal de l'Etat de Vaud le 29 septembre dernier. Coupant l'herbe sous le pied du Ministère public, qui n'a fait l'annonce officielle que ce mercredi 8 octobre, il avait été jugé «partial» par certains élus, notamment socialistes. Le Conseil d'Etat vaudois s'en est officiellement détaché mardi 7 octobre, rapporte «24 heures».
Dans le communiqué, on pouvait surtout lire des arguments en faveur de l'élue, assurant par exemple qu'«aucune taxation n’a été annulée durant son mandat», et que «tous les contribuables ont payé leurs impôts conformément à la législation en vigueur». Il précise aussi que la conseillère d'Etat est «convaincue d'avoir toujours œuvré dans l'intérêt du Canton».
Pas la position officielle de l'Exécutif
Problème: ce communiqué de presse – écrit à la troisième personne et signé par le Bureau d'information et de communication de l'État de Vaud – reflétait-il la position officielle du Conseil d'Etat ou exprimait-il uniquement l'avis personnel de l'élue centriste?
Questionné à ce sujet au Grand conseil mardi, l'Exécutif, par la voix de sa présidente Christelle Luisier, a précisé que le communiqué a été fait au nom du département de Valérie Dittli, et non pas du Conseil d'Etat.
Le Conseil d'Etat prend acte
Le Ministère public a officiellement lancé une enquête le 7 octobre contre l'ancienne ministre en charge des Finances – qu'on lui a depuis retiré pour lui confier le Numérique, en plus de l'Agriculture. Pour rappel, l'élue du Centre est soupçonnée d'abus d'autorité après une tentative supposée d'annuler des taxations entrées en force.
Dans un communiqué envoyé aux médias ce mercredi 8 septembre, le Conseil d’Etat annonce prendre «acte» de l’ouverture par le parquet d'une instruction pénale contre Valérie Dittli. Il ne fera pas de commentaires supplémentaires tant sur l'annonce que sur l'enquête en cours.