Un abattage total nécessaire?
Une maladie contagieuse en Haute-Savoie inquiète les éleveurs

Des éleveurs s'opposent à l'abattage de bovins atteints de dermatose nodulaire contagieuse en Haute-Savoie. La Confédération paysanne bloque l'accès à une ferme à Rumilly, contestant la stratégie d'éradication du virus par abattage total des troupeaux infectés.
Publié: 16.07.2025 à 13:02 heures
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Des éleveurs s'opposent à l'abattage de bovins atteints de dermatose nodulaire contagieuse en Haute-Savoie. (Image d'illustration)
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Des militants de la Confédération paysanne se sont rassemblés pour bloquer l'accès et empêcher l'abattage des animaux d'une exploitation agricole de Rumilly (Haute-Savoie), où un nouveau foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) s'est déclaré, a appris l'AFP mercredi. Il s'agit du sixième foyer en Haute-Savoie de cette maladie affectant les bovins.

«Tant que la transmission de la maladie reste localisée autour des premiers foyers, la stratégie d'éradication du virus est la seule qui permette d'éviter une contagion large qui menacerait toute la filière bovine. Elle passe par un abattage rapide et total des troupeaux et une stricte interdiction des déplacements des bovins», souligne la préfecture de Haute-Savoie dans un communiqué.

Mais comme à Entrelacs (Savoie), où un éleveur également touché par la maladie refuse depuis près d'une semaine de faire euthanasier ses bêtes et a bénéficié d'un fort appui local, plusieurs dizaines de militants de la Confédération paysanne ainsi que d'autres éleveurs, des élus et des habitants, se sont rassemblés dans la nuit de mardi à mercredi pour bloquer physiquement l'accès à l'exploitation de Rumilly, a indiqué à l'AFP la porte-parole de la Confédération paysanne Fanny Métrat.

Selon elle, la ferme touchée à Rumilly fait également du maraîchage et compte une quarantaine de «magnifiques» vaches de race abondance. La génisse qui présentait des symptômes a déjà été euthanasiée. «On a vu ce qui s'était passé en Grèce, dans les Balkans, on sait très bien que l'abattage total, ce n'est pas du tout une solution, que la maladie se propage quand même, et qu'en fait, par contre, ce sont des vies broyées, sacrifiées, et ça, ce n'est pas tenable», a déclaré Fanny Métrat.

Selon elle, cette mobilisation est appelée à durer. «L'idée, c'est vraiment sur les deux fermes de rester tant qu'il faudra, et je pense aussi de faire boule de neige», a-t-elle dit.

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