Les louveteaux naissent et le loup progresse dans les montagnes du Jura. Durant le mois de juillet dernier, les gardes-faune neuchâtelois ont observé une nouvelle meute dans la région de La Brévine. Il s'agit de la sixième meute de loups documentée dans l'Arc jurassien franco-suisse, après celles du Marchairuz, du Risoud, du Mont Tendre, de Jougne-Suchet et de Haute Valserine.
Dans un premier temps, «une louve visiblement allaitante a été photographiée par les appareils du service de la faune, des forêts et de la nature (SFFN)», communiquent les autorités neuchâteloises ce mercredi 6 août. En renforçant leur réseau de pièges photographiques, les gardes-faune ont découvert que six louveteaux sont nés dans la région la plus froide de Suisse. «Pour l’heure, les jeunes se déplacent peu et n’accompagnent pas encore les adultes», précise le communiqué de presse.
Quel territoire de chasse?
Des investigations sont en cours afin de déterminer quel territoire occupe cette meute des Montagnes neuchâteloises. Neuchâtel assure que «les informations et indices sont systématiquement partagés avec les spécialistes du canton de Vaud et de la France voisine». Les communications publiques à ce sujet seront publiées sur le site internet du canton.
«Cette situation confirme la progression du loup vers la partie Est du Jura», affirme la Chancellerie d'Etat. Les premières observations de loups à Neuchâtel datent de 2022. Elles ont engendré «un plan de mesures en collaboration avec la Confédération, les scientifiques de la KORA et les différents milieux concernés».
Ce plan couvre «la protection des troupeaux, le suivi, l’information, la sensibilisation et les mesures de régulation». Au sujet de la gestion des grands carnivores, les droits fédéral et cantonal ont «tous deux ont été récemment renforcés et précisés».
Le loup vaudois abattu n'était pas la cible
Justement, entre le 1er et le 2 août, l'Etat de Vaud indique que les gardes-faune ont abattu de nuit une louve à proximité de Montricher, dans le Jura vaudois. Au sein d'un groupe de quatre, ce n'était pourtant pas elle qui était visée, mais le chef de meute baptisé M351 – dont le tir a été autorisé.
Comme le rapporte «24 heures» ce mercredi, M351 est ciblé depuis deux ans par les autorités vaudoises. Son ADN a été régulièrement retrouvé sur des proies. A plusieurs reprises, son tir et celui de sa meute ont été autorisés. Il a toujours survécu et s'est même reproduit, mais plusieurs congénères ont fait office de dommages collatéraux.
Une pression politique sur le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos – y compris de la part de groupes d'éleveurs – a mené à insister sur cet individu considéré comme problématique. L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) a récemment autorisé, sous conditions, le tir de M351 ou d'une partie de sa nouvelle descendance.
Avec l'abattage de cette femelle, les défenseurs du loup dénoncent «une nouvelle bavure» qui pourrait conduire la meute à sa perte. De son côté, l'Association romande pour la régulation des grands prédateurs (ARRGP) exige de nouveaux tirs de régulation du loup dans le canton de Vaud.