A Genève, le budget cantonal 2026 s'annonce plus déficitaire que prévu. La conseillère d'Etat en charge des Finances, Nathalie Fontanet, assure que le problème vient principalement des dépenses. «Le déficit prévu de 409 millions passe à 637 millions. En prenant en compte la décision de la Commission des finances de geler la participation demandée aux communes pour la péréquation intercantonale, il se monte même à environ 740 millions», a indiqué Nathalie Fontanet dans un entretien publié jeudi dans Tribune de Genève, après des révélations du journal le Temps mercredi.
Les revenus principalement concernés sont les impôts sur les entreprises, les impôts sur les personnes physiques et la part de l'impôt fédéral direct lié aux bénéfices des entreprises. Les diminutions touchent le secteur financier et les assurances, mais aussi le commerce de gros et l'horlogerie, a détaillé la conseillère d'Etat.
Et d'ajouter: «Ces projections s'expliquent par le retour à la normale de secteurs qui ont connu des croissances sortant de l'ordinaire pendant et juste après la période Covid et en raison de la situation géopolitique et des incertitudes internationales.» Mais pour la conseillère d'Etat PLR, les revenus ne sont pas le problème. «C'est l'augmentation de nos charges que nous ne maîtrisons pas, qui nous met dans cette situation. En particulier les charges contraintes» a-t-elle expliqué.
Réserve conjoncturelle
A priori, aucune hausse d'impôt n'est prévue, a rassuré Nathalie Fontanet. Selon la magistrate, «le problème, c'est surtout les dépenses. Nous devrons aussi trouver une solution pour que les communes assument certaines charges supplémentaires.»
Le milliard de la réserve conjoncturelle pourrait être utilisé en 2025, si le déficit est supérieur au déficit admissible de 256 millions. «Une telle situation est donc bien possible», admet la responsable des finances.
Le Conseil d'Etat présentera à la Commission des finances des amendements actualisant les prévisions de recettes le 12 novembre, a précisé Nathalie Fontanet. Si le budget est refusé, le canton commencera l'année avec les mêmes moyens qu'en 2025, auxquels s'ajouteront les charges contraintes prévues au projet de budget 2026.