L'idée de déplacer le local d'injection de la Riponne à Lausanne est à l'étude, déclare dans la presse son syndic Grégoire Junod. «Cette question est clairement sur la table, mais elle n'est pas tranchée pour l'heure», ajoute-t-il.
«La situation est fortement dégradée» à la Riponne, constate l'édile socialiste dans un entretien diffusé samedi par le journal 24 Heures. «Aujourd'hui, on bute, comme d'autres d'ailleurs, sur l'émergence du crack qui génère de la violence et de l'insécurité au centre-ville».
Il ne veut pas fermer la structure
Comme la place de la Riponne doit être réaménagée, «nous aurions intérêt à pouvoir regrouper sur un même site plusieurs prestations pour les personnes toxicodépendantes, que ce soit en termes de suivi médical, d'accès à un hébergement ou à de petits 'jobs', de manière à mener une politique mieux coordonnée», poursuit le syndic.
Il refuse cependant de fermer les structures d'accueil des toxicomanes comme le réclame l'UDC, car cela signifie «reporter tous les problèmes dans la rue [...] C'est l'inverse du bon sens».
Faire collaborer tous les acteurs
Grégoire Junod estime qu'il faut faire mieux collaborer tous les acteurs, soit la police, la santé publique cantonale et les services sociaux. «Nous devons réussir à partager des objectifs qui soient mieux acceptés par tous», comme une meilleure prise en charge sociosanitaire des toxicomanes et une amélioration de la qualité de vie dans l'espace public, précise-t-il.
Les commerçants du centre de Lausanne ont adressé à la mi-octobre une lettre ouverte à la municipalité de Lausanne pour dénoncer une situation «devenue intenable» aux abords du local d'injection de la Riponne. Ils demandent une action urgente de la part des autorités.
Un premier espace de consommation de drogue sécurisé (ECS) a été ouvert à Lausanne au Vallon en 2018. Une antenne-pilote de cet ECS a été inaugurée en 2024 à la Riponne. Ce nouveau local d'injection dispose de 17 places et peut accueillir plus de 100 personnes par jour.