Le voyage à Oman de Céline Vara, conseillère aux Etats des Vert-e-s et bientôt conseillère d'Etat neuchâteloise, continue de faire des vagues. Après avoir invoqué sa sphère privée après les révélations de Blick, elle explique les raisons de son voyage dans une interview exclusive accordée au journal neuchâtelois «ArcInfo» ce lundi soir 5 mai. «Il s’agissait de simples vacances en famille, que nous avons choisies pour leurs programmes avec les tortues marines et la faune particulière», a déclaré la Neuchâteloise, après trois jours de silence.
Elle précise avoir préparé ce voyage durant deux ans – voyage qu'elle n'a jamais caché à quiconque. «Peut-être était-ce de la naïveté.» Elle confie au quotidien local l'enthousiasme de ses filles et l'envie de passer des moments privilégiés en famille avant de prendre poste au Canton.
Dernier vol en 2018
Dans cette interview, Céline Vara assure voyager très peu: la dernière fois qu'elle a pris l'avion, c'était en 2018. «L’objectif était juste de passer du temps avec mes filles. C’est d’une telle banalité…»
Céline Vara déplore une politique de deux poids deux mesures. «Cette polémique est aussi révélatrice d’un double standard: ce qu’on tolère ou ignore chez certains hommes politiques devient une affaire d’Etat lorsqu’il s’agit d’une femme, en particulier écologiste.» Selon elle, son voyage aurait suscité plus de réactions que certains «voyages bien plus douteux».
Céline Vara se moque d'être la cible de ses adversaires politiques, préférant réaffirmer ses actions concrètes et un engagement total et sincère depuis 24 ans. «Ils m'attaquent personnellement parce qu'ils n'ont rien contre moi sur le plan politique.»
Attaquée par la droite
En effet, après nos révélations, les réactions d'élus bourgeois outre-Sarine ne s'étaient pas fait attendre, contrairement aux Vert-e-s qui ont préféré rester discrets sur l'affaire. «On ne peut pas prêcher l’eau et boire le vin», taclait le conseiller national de l'Union démocratique du centre (UDC) Christian Imark. Il estimait incohérent de faire culpabiliser la population tout en s’offrant soi-même des vacances de luxe à l’autre bout du monde.
Sur les réseaux sociaux, la polémique a également enflé. Sur X, Tobias Weidmann, conseiller cantonal UDC zurichois et chef de groupe, s’emportait: «Quand allons-nous enfin mettre fin à cette illusion climatique? Les Vert-e-s eux-mêmes n’y croient plus!»
Même son de cloche du côté du Parti libéral-radical (PLR). Le conseiller national Christian Wasserfallen ne tolère pas cette posture moralisatrice des écolos: «Il faut aussi assumer et accorder à tout le monde [la possibilité de prendre l'avion].»
Protection policière pour les filles
Céline Vara a profité de cette interview pour rappeler la position des Vert-e-s. Selon elle, elle vise à éviter les voyages en avion quand on peut prendre le train, ce qu'elle appliquerait. «Les voyages en avion doivent être une exception. Les Vert-e-s n’ont jamais interdit aux gens de le faire.»
Elle envisage son avenir politique avec sérénité, sans que cette affaire entache son avenir politique. Selon elle, il ne s'agit que d'un coup médiatique et politique.