Les vacances de l'élue verte
L'écho médiatique de nos révélations sur le voyage de Céline Vara

La publication de l'article de Blick à propos du voyage de l'élue écologiste neuchâteloise Céline Vara à Oman a suscité de nombreuses réactions dans toute la presse romande. Petit tour d'horizon.
Publié: 15:05 heures
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Dernière mise à jour: 16:55 heures
Céline Vara (Les Vert-e-s) a pris l'avion pour passer ses vacances à Oman. Un choix qui n'est pas passé inaperçu. (Archive)
Photo: KEYSTONE
Dimitri Faravel
Dimitri FaravelJournaliste Blick

L’article de Blick sur le séjour de Céline Vara à Oman publié vendredi dernier a fait grand bruit. Du «Courrier», au «Temps», en passant par «24 Heures», les médias romands ne se sont pas privés de mettre en avant le paradoxe entre la parole de l'élue verte, bientôt conseillère d’Etat, et ses vacances en famille à Oman, nation plusieurs fois critiquée pour ses décisions irrespectueuses de l'environnement et des droits humains.

Dans son journal télévisé du 19h30, la RTS est allée à la rencontre des Jeunes Vert-e-x-s du canton de Neuchâtel (JVNE), le parti officiel n'ayant pas souhaité commenter l'affaire. Pour Victor Tschopp, président des JVNE, cette révélation n'est rien d'autre qu'une diversion: «Ce genre de débat nous coupe des vrais enjeux climatiques.» De son côté, le président du Parti libéral-radical (PLR) neuchâtelois Francis Krähenbühl, balaie d'un revers de la main l'argument de la vie privée, invoqué par Céline Vara. «On attend des Vert-e-s qu'ils soient exemplaires en matière de respect du climat. Voilà un terme, 'exemplarité' que Madame Vara aura de la peine à utiliser à l'avenir.»

Le journal «Le Temps» a, lui, choisi de donner la parole à Jean-François Kerléo, professeur de droit public et spécialiste de la déontologie politique. A ses yeux, les réseaux sociaux et la cadence ultra-rapide qu'ils ont imposé, jouent un rôle clé dans ce genre de sujet: «Depuis une quinzaine d’années, on observe un retour en force des exigences déontologiques. On demande aujourd’hui à pouvoir scruter la vie privée des élus, non par voyeurisme, mais pour vérifier la compatibilité entre leurs engagements publics et leur comportement personnel.»

Le matin.ch est un peu plus incisif: dans un article intitulé «Céline Vara: tempête en mer d'Oman», le journaliste Eric Felley rappelle que lors des débats au Conseil des Etats à propos de l’initiative des Jeunes Vert-e-x-s «Pour une économie responsable respectant les limites planétaires», la députée neuchâteloise avait pris la parole pour défendre le texte, soulignant, entre autres, la concentration actuelle des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. «Voilà où nous en sommes: aux portes de l'effondrement économique, sociétal et environnemental.» Au vu du tourbillon médiatique actuel, Céline Vara se résoudra-t-elle à prendre la parole?

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