Jass, un nom de jeu bien suisse pour une musique sans frontière. Fille d’un père européen et d’une mère brésilienne, Jessica Chevillat n’a de cesse de tisser des liens entre ses deux identités.
Toute petite déjà, Jessica a un goût prononcé pour le spectacle. Sa mère, qui avait repéré très tôt cette énergie créative, l’encourage à chanter, à danser et à jouer la comédie. Le tapis du salon devient sa première scène: anniversaires, repas de famille, toute occasion est bonne pour inventer une performance. Très vite, l’art devient un fil conducteur.
Elle suit des cours de danse classique, rejoint une chorale, puis pratique le théâtre. Un tournant survient lors d’un déménagement au Brésil: adolescente, elle intègre des compagnies de danse hip-hop, participe à des concours et découvre une approche plus professionnelle du métier d’artiste.
Renouer avec l'essentiel
A 16 ans, une nouvelle étape la rapproche de la musique: sa mère l’inscrit à des cours de guitare, qu’elle complète rapidement par des cours de chant. C’est auprès d’une jeune professeure, qui l’invite parfois à chanter avec elle dans des bars, qu’elle fait ses premiers pas sur scène.
Cette expérience, combinée à la découverte de la guitare électrique et à l’opportunité de rejoindre un groupe de reprises à Rio, agit comme un déclic: la musique n’est plus seulement un loisir, mais un appel. De retour en Suisse, elle poursuit ce chemin en développant son identité musicale. Si la danse a été sa première passion, c’est le chant qui s’impose comme sa véritable vocation.
Elle y trouve un espace pour exprimer ses émotions et partager son univers, inspirée par ses multiples expériences et par le métissage culturel qui a marqué son adolescence.
Aujourd’hui, Jass avance avec la certitude que l’art n’est pas seulement un rêve d’enfant, mais le fruit d’un long parcours jalonné de petits pas décisifs. Sur scène, de Cully au Montreux Jazz, elle impose un flow entre jazz, pop et hip-hop, porté par la chaleur tropicale et l’énergie de la ginga brésilienne. Son parcours d’artiste est une quête personnelle et universelle: explorer, puiser et unir ses multiples racines, pour, au fur et à mesure, guérir de ses blessures passées et renouer avec l’essentiel de son être.
Cet article a été publié initialement dans le n°41 de «L'illustré», paru en kiosque le 9 octobre 2025.
Cet article a été publié initialement dans le n°41 de «L'illustré», paru en kiosque le 9 octobre 2025.