La RTS s'opposera aux mesures superprovisionnelles prises à la suite de ses récents reportages sur le magnétiseur fribourgeois Denis Vipret. Bien connu en Suisse romande, ce dernier est visé par des plaintes pour des actes présumés contre l'intégrité sexuelle.
«Nous irons au tribunal défendre sur le fond le bienfondé de notre enquête, le sérieux avec lequel elle a été menée et, selon nous, l’intérêt prépondérant pour le public d’en avoir connaissance pour se forger librement son opinion», a indiqué mercredi à Keystone-ATS Marco Ferrara, porte-parole de la RTS.
Une démarche qui entend contester dès que possible une décision prononcée la semaine passée par le Tribunal d’arrondissement de Lausanne. Selon l'avocat de Denis Vipret, cité dans La Liberté, ce dernier a rendu une ordonnance de mesures superprovisionnelles touchant aux reportages de la RTS sur le magnétiseur de Léchelles.
Deux instructions
Le document interdit à la chaîne et aux trois auteurs des reportages de diffuser «toute contribution ou publication» relative à Denis Vipret «qui prétendrait ou laisserait entendre qu’il aurait fait plusieurs victimes, qu’il aurait été condamné pour des actes d’ordre sexuel et/ou qu’il se serait rendu coupable d’escroquerie ou d’abus de confiance».
La mesure leur interdit aussi de répandre de telles affirmations «auprès de tout tiers» ou «d’inciter directement ou indirectement, des tiers à ne plus accepter de travailler» avec Denis Vipret. Pour rappel, le magnétiseur fait l'objet de deux instructions, l'une devant le Ministère public à Fribourg, l'autre devant le Ministère public régional du Jura bernois-Seeland.
Présomption d'innocence
Denis Vipret, qui conteste les faits, bénéficie de la présomption d'innocence. La RTS a dévoilé début juillet que le magnétiseur était accusé par cinq femmes d'agressions sexuelles. A Fribourg, le Ministère public instruit sur la base d'une plainte déposée en décembre dernier, sans donner davantage d'informations.
A Berne, la plainte est plus récente, en date du 11 juillet. En outre, le magnétiseur a été condamné en mai 2024 par la Cour d’appel pénale du Tribunal cantonal fribourgeois pour des actes commis en 2020. Une amende contraventionnelle de 2000 francs lui a été infligée pour «désagréments causés par la confrontation à un acte d’ordre sexuel», en raison de gestes déplacés.