A Genève, les opposants à l'initiative «Pour + de logements en coopérative» sont montés aux créneaux mardi. Plusieurs députés PLR et UDC se sont relayés pour dire tout le mal qu'ils pensent de ce texte. Selon eux, l'initiative, soumise à votation le 28 septembre, est «extrême et trompeuse».
Le but des initiants est d'inciter l'Etat à créer plus de 11'000 logements coopératifs à Genève d'ici à 2030. Un chiffre qui interpelle les opposants. Ils rappellent qu'à Genève il se construit environ 2500 habitations par an. Pour eux, si l'initiative passe, presque tous les nouveaux logements devront être en coopérative.
«Ne construire qu'un seul et unique genre de logements n'est pas souhaitable», a souligné devant les médias Natacha Buffet-Desfayes. D'autant plus que ce genre de logement en coopérative est difficile d'accès, a souligné la députée PLR. L'acquisition de parts sociales coûte entre 15'000 et 50'000 francs et il y a «énormément de restrictions».
Natacha Buffet-Desfayes a rappelé que le plus grand projet urbanistique du canton de Genève, à savoir la transformation du quartier Praille-Acacias-Vernets (PAV), prévoit déjà 40% de logements en coopérative. Pour les opposants, il est nécessaire de construire tous les types de logements afin d'avoir une certaine mixité sociale.
Risque d'expropriation
Les contempteurs de l'initiative s'inquiètent aussi des instruments qu'elle accordera à l'Etat pour créer le nombre requis de logements en coopérative, à savoir la préemption et l'expropriation. Aujourd'hui, les pouvoirs publics recourent très rarement à ces mécanismes. Une approche qui pourrait changer si l'initiative passe la rampe.
Les milieux économiques voient également d'un très mauvais oeil l'initiative. Ils la jugent «trompeuse et irréaliste», a noté Vincent Subilia, directeur général de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève (CCIG). Le logement est une condition-cadre essentielle, a-t-il rappelé.
Selon Vincent Subilia, il serait dangereux de se limiter à la construction d'un seul type de logements. Une telle politique provoquerait des pénuries dans d'autres catégories de logements où la demande est forte. Et une pénurie de logements est préjudiciable à la vitalité économique, a conclu le patron de la CCIG.