Matraques et arrestations
Tensions à Sion lors d'une manif pro-palestinienne non-autorisée

Le quartier de la gare de Sion était bloqué samedi après-midi en raison d'un rassemblement pro-palestinien non-autorisé. Les manifestants, encadrés par une forte présence policière, refusaient toutefois de quitter le site de Cour de Gare. Des arrestations ont eu lieu.
Publié: 01.11.2025 à 17:36 heures
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Dernière mise à jour: 01.11.2025 à 20:14 heures
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Les manifestants s'étaient rassemblés vers 14h sur le site Cour de Gare à Sion.
Photo: CYRIL ZINGARO
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ATS Agence télégraphique suisse

Le quartier de la gare de Sion a été bouclé samedi après-midi en raison d’un rassemblement pro-palestinien non autorisé. Encadrés par une importante présence policière, les manifestants ont refusé de quitter le site de Cour de Gare, entraînant plusieurs arrestations. Au début du rassemblement à 14h, la police, munie d'un mégaphone, a enjoint les manifestants à se disperser, a constaté un photographe de Keystone-ATS. Ceux-ci ont toutefois ignoré la demande des autorités.

Selon le collectif Valais Palestine, à l'origine de la manifestation, quelque 1000 personnes étaient présentes à 14h. Selon Keystone-ATS, ce chiffre était de 250 à 300. La police cantonale se refusait quant à elle à toute estimation en raison du caractère interdit de la manifestation.

Altercations et matraques

«On va rester là, à ne pas bouger, c'est la seule liberté qui nous reste», a déclaré Gaël Ribordy du collectif Valais Palestine à Keystone-ATS. Il a dénoncé une «dérive autoritaire massive» et un dispositif policier «démesuré». «La gare est encerclée, il y a des fourgons de police à toutes les ruelles. La manifestation n'a pas perturbé la vie de la ville, par contre le dispositif policier a bloqué la ville», a-t-il ajouté.

Des altercations ont eu lieu vers 17h00, a constaté le photographe de Keystone-ATS, alors qu'il restait une petite centaine de manifestants. «La police est en train de nous matraquer. Ils ont tabassé deux personnes et arrêté deux personnes», a alors déclaré Gaël Ribordy.

Un ultimatum a ensuite été fixé à 17h45 par la police. Les manifestants restants se sont alors progressivement dispersés. Vers 18h15, il n'en restait plus que quelques-uns, alors que les forces de police quittaient également les lieux, a constaté Keystone-ATS.

«Policière mordue»

La police valaisanne a délivré huit interdictions de périmètres et renvois et procédé à quatre dénonciations pénales, indique-t-elle dans un communiqué samedi soir. «Au total, 34 personnes ont été contrôlées par les forces de l'ordre, qui ont saisi de nombreux objets dangereux tels que des chaînes, cagoules, gants renforcés, bâtons, masques à gaz, etc.», écrit la police.

Elle mentionne également une manifestante qui a, «notamment, mordu une policière». La dispersion des manifestants s'est faite dans le calme et sans usage de moyens de contrainte et aucun blessé ou dommage n'est à déplorer, précise encore la police.

Craintes de débordements

Pour rappel, le Conseil municipal sédunois avait interdit en septembre la manifestation pour «des raisons de sécurité». Les organisateurs avaient alors déposé un recours auprès du Conseil d'Etat valaisan, lequel avait confirmé l'interdiction jeudi dernier.

D'autres rassemblements de soutien à la Palestine ont eu lieu en Valais ces derniers mois, tous sans débordement. Au niveau suisse, en revanche, plusieurs manifestations en faveur de la cause palestinienne ont engendré des violences et des affrontements avec la police ces dernières semaines, notamment à Berne, Lausanne et Genève.

Une manifestation rassemblant plusieurs centaines de personnes a également eu lieu à Zurich samedi. Autorisée, elle s'est déroulée dans le calme, a indiqué la police municipale à Keystone-ATS.

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