Le Conseil d'Etat fribourgeois entre à son tour dans la campagne du référendum financier obligatoire concernant la construction d'une nouvelle prison centrale à Bellechasse.
Après un comité interparti à fin août, l'Exécutif a présenté lundi à Fribourg ses arguments en vue de la votation cantonale du 28 septembre. Jugé «absolument nécessaire», le projet vise à remplacer la «vétuste» prison centrale actuelle de Fribourg ainsi qu'à améliorer les conditions de travail et de détention non adaptées. Le projet, à 53,1 millions, constitue à ses yeux une «solution sûre, facile et économique».
Des conditions pas dans les normes
Les journalistes ont pu visiter les lieux, dans la Basse-Ville du chef-lieu cantonal, pour constater leur état. Le bâtiment a été construit au milieu du 18e siècle et sert de prison depuis 1893, ont rappelé le président du Conseil d'Etat Jean-François Steiert (infrastructures) et son collègue Romain Collaud (justice).
Les conditions, tant pour le personnel que pour les détenus, ne répondent plus aux normes, ont relevé les intervenants, dont Guido Sturny, directeur de l’Etablissement de détention fribourgeois. Sans oublier que la prison se situe en plein milieu résidentiel, «ce qui pose des problèmes de sécurité et de cohabitation évidents».
Le site est par ailleurs protégé, ce qui impliquerait des rénovations «extrêmement difficiles» à accomplir, avec des «coûts trop élevés». C'est pourquoi le gouvernement propose de transférer la prison centrale dans un nouveau bâtiment situé au sein du site de Bellechasse, à Sugiez.
Un projet à 53,1 millions
Le projet comprend la construction de la nouvelle prison centrale pour le régime de la détention avant jugement, de la détention administrative et de l’exécution de courtes peines privatives de liberté. Il intègre encore un bâtiment à édifier, dédié pour sa part à l'exécution des peines en semi-détention et au travail externe.
De plus, le crédit soumis au peuple fribourgeois permettra l'agrandissement «nécessaire» de la cuisine et du parking. En outre, regrouper l’ensemble des fonctions pénitentiaires à Bellechasse assurera l'utilisation des infrastructures déjà présentes: accès routiers, réseaux techniques et bâtiments existants.
La centralisation «réduira les coûts, simplifiera l’organisation, améliorera les conditions de travail et de détention, tout en renforçant la sécurité pour toutes et tous», a insisté le Conseil d'Etat. Après déduction des crédits d’étude déjà octroyés et des subventions fédérales, le coût s’élève à 53,1 millions de francs.
En mai, le Grand Conseil avait accepté le projet sans opposition, par 97 oui et 1 abstention. Le crédit ne suscite pas de rejet organisé. En cas d'acceptation, les travaux devraient démarrer début 2026 pour durer environ deux ans et demi, avec une mise en service à l'été 2028 et un déménagement de la prison centrale à l'automne.