Triple féminicide de Corcelles
Le canton de Neuchâtel envisage la surveillance électronique

Le triple homicide de Corcelles (NE) suscite une réaction des députés neuchâtelois. Ils demandent plus de moyens pour la prévention et la surveillance électronique. Le Conseil d'Etat prévoit un nouveau plan d'action contre les violences domestiques.
Publié: 02.09.2025 à 19:02 heures
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Une personne dépose des fleurs devant la maison des trois victimes lors d'une marche blanche le 27 aout 2025 à Corcelles
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Le triple homicide de Corcelles (NE) a fait réagir mardi les députés qui demandent notamment davantage de moyens pour la prévention ou la surveillance électronique et une meilleure prise en charge des séparations à risque. Le Conseil d'Etat va mettre en place un nouveau plan d'action, qui va renforcer les mesures de prévention et de protection contre les violences domestiques.

«Toutes les mesures sont envisagées et bonnes à prendre (...) pour lutter contre ce fléau», a déclaré Céline Vara, conseillère d'Etat, en charge de la sécurité. L'Espagne, qui a pris 300 mesures de protection, de prévention ou de répression, est un modèle à suivre, a-t-elle ajouté.

«La surveillance électronique n'est pas suffisante en elle-même. Elle doit faire partie d'un arsenal de mesures qui doit monter en puissance», a précisé Céline Vara. La conseillère d'Etat déplore néanmoins que le projet national de bracelets électroniques n'avance pas assez vite et souhaite trouver des solutions au niveau cantonal.

«Un travail sociétal de fond»

Florence Nater, en charge de la cohésion sociale, a rappelé que les violences domestiques sont systémiques et liées à des rapports de force. «Il faut agir contre les violences psychiques, sexuelles, le contrôle économique de femmes et le harcèlement. C'est un travail sociétal de fond car il faut faire évoluer les mentalités», a-t-elle ajouté.

Roxann Barbezat (UDC), première signataire d'une des deux interpellations interpartis, a tenu à relever que 60% des féminicides sont commis par des populations étrangères et que l'influence culturelle joue un rôle.

Détecter les situations à risque

Neuchâtel va lancer un nouveau plan d'action pour renforcer les mesures de prévention et de protection, «qui pourraient rapidement être mises en oeuvre», a ajouté Florence Nater. Le canton veut notamment améliorer la prise en charge des enfants, victimes de violences domestiques, ainsi que mieux détecter les situations à risques.

«On va chercher à mobiliser toutes les ressources disponibles» mais il est trop tôt pour évoquer une hausse de budget, a précisé la conseillère d'Etat. L'interpellation interpartis, portée par Nathalie Ljuslin (PS), souhaitait que le canton alloue 350'000 francs par an pour aider les associations féminines et féministes ainsi que les services publics qui luttent contre les violences sexistes et sexuelles.

Les députés ont également accepté sans opposition un postulat du groupe Vert'libéral, amendé par l'UDC. Le texte demande notamment de renforcer la prise en charge des violences conjugales (économiques, psychologiques, sexuelles, physiques), en particulier dans les situations de séparation, notamment par des formations spécifiques sur les violences fondées sur le genre, destinées aux professionnels en contact avec les victimes ou les auteurs de violences.

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