Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) va couper environ 240 postes au siège de Genève. En juillet dernier, il avait annoncé une coupe de 17% du budget, soit 300 millions de francs, pour passer à 1,8 milliard l'année prochaine.
Vendredi après-midi, une source proche du dossier articulait à Keystone-ATS le chiffre de 200 à 300 personnes affectées, dont 95 départs volontaires. Quelques heures plus tard, la Tribune de Genève a parlé de 240 suppressions.
Un chiffre confirmé par plusieurs porte-parole de l'organisation. «Environ 240 personnes sont affectées», a dit à Keystone-ATS l'un d'entre eux. Le budget doit encore être avalisé en novembre par l'Assemblée, organe suprême, raison pour laquelle le chiffre pourrait encore être révisé. De premiers licenciements ont été notifiés cette semaine.
Les coupes devraient aussi être importantes dans les différents pays où le CICR est présent. La source proche du dossier affirmait qu'elles pourraient atteindre plusieurs milliers de postes. «Pour ce qui est du terrain, nous ne pouvons rien confirmer à ce stade», affirme le porte-parole Christian Cardon.
Délégations affectées
Selon des sources convergentes, le calcul est rendu compliqué par le fait qu'il faut composer avec des dizaines de législations différentes en fonction des pays. En juillet dernier, l'organisation parlait d'une diminution de 23% de l'enveloppe financière pour le siège et les centres régionaux, contre 17% pour les opérations.
Le CICR veut préserver son empreinte opérationnelle pour ses principales interventions en Ukraine, au Proche-Orient, en République démocratique du Congo (RDC) ou au Soudan. Il revendique d'utiliser 93,5% des fonds reçus sur le terrain.
Mais l'organisation doit aussi «gagner en efficacité» de manière structurelle, conformément à la nouvelle politique décidée en 2023, affirmait il y a quelques mois un porte-parole. Des dépenses ont été réduites et elle doit davantage anticiper la situation financière difficile pour tous les humanitaires.
Autres coupes auparavant
Après avoir grandi rapidement dans les années qui avaient précédé, l'organisation avait été confrontée en 2023 à des difficultés qui avaient fait passer son budget de 2,8 à 2,1 milliards de francs. Quelque 4500 postes avaient ensuite été supprimés, dont plusieurs centaines à Genève. L'organisation emploie plus de 18'000 personnes dans près d'une centaine de pays, dont un millier au siège.
Elle avait annoncé en 2023 qu'elle se concentrerait davantage sur sa valeur ajoutée. De la protection à l'aide des populations affectées par les conflits en passant par la défense du droit international humanitaire (DIH), pour laquelle elle a lancé une initiative soutenue par des dizaines d'Etats, et de son rôle d'intermédiaire neutre au centre de l'attention actuellement au Proche-Orient.
L'organisation cherche à diversifier le poids de ses donateurs. Les Etats-Unis alimentent toujours environ un quart de l'enveloppe et ont maintenu leurs paiements l'année dernière, contrairement à ceux pour les agences onusiennes. L'Arabie saoudite fait désormais partie des principaux donateurs. D'autres pays du Golfe et de différentes régions augmentent leur soutien.