L’oligarque Roman Abramovitch avait placé 700 millions de dollars chez la banque UBS, révèle ce lundi la cellule enquête de Tamedia, notamment dans les colonnes de «24 heures». Et ce, malgré le refus de Fedpol de voir le Russe déménager en Suisse en 2018 — plus précisément en Valais, un canton fiscalement avantageux pour les détenteurs de grosses fortunes.
C’est à la suite d’une fuite de données en provenance de Chypre qu’une liste de comptes UBS, dont celui de l'oligarque, a été dévoilée. Leurs détenteurs sont accusés avoir utilisé une entreprise chypriote qui construit des trusts et autres sociétés servant de couverture à des placements de fortunes cachés.
Mission: sauver sa fortune
Mais la guerre en Ukraine a compliqué ces opérations. Après l'invasion russe, Roman Abramovitch a été placé sur la liste des sanctions de l’Union européenne le 15 mars 2022, pour cause, principalement, de sa proximité avérée avec Vladimir Poutine. Pour mémoire, de grandes puissances comme la Grande-Bretagne et les États-Unis ont fait peser la menace de bloquer les fortunes des oligarques à l’Ouest dès le 31 janvier 2022.
L’annonce a déclenché une vague de réactions desdits oligarques pour sauver leurs avoirs. Dans le cas de celui dont la fortune a été estimée par Forbes à 15,4 milliards de dollars, ses sept enfants ont été nommés comme bénéficiaires de ses trusts dès le 4 février, afin d’éviter toute sanction, appuient encore nos confrères. En effet, la loi ne pénalise que les bénéficiaires à 50% minimum d’un trust: Roman Abramovitch a donc confié à ses enfants 51% de ses titres.
Malgré ces révélations, UBS ne s’est pas prononcé sur ses liens avec la personnalité du monde des affaires. Selon le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), des avoirs financiers d’un montant de 7,5 milliards de francs ont été bloqués jusqu’à présent en Suisse en raison des sanctions contre la Russie. Le SECO ne précise toutefois pas si les fonds de Roman Abramovitch chez UBS font partie de cette enveloppe colossale.