Les parents d'une école sant-galloise ont pris une décision qui n'a pas été du goût de tout le monde. Ces derniers ont choisi qu'une enseignante d'école primaire ne donnerait pas cours à leurs enfants. La raison? Elle porte le voile.
La professeure avait pourtant fait les choses bien: dans une lettre adressée aux parents des élèves, que Blick s'est procurée, elle s'est présentée personnellement, développant quelque peu sur sa démarche en tant que pédagogue.
Elle y écrit notamment que l'amour de la lecture et de la musique feront partie intégrante de son enseignement et qu'il lui tient à cœur que tous les enfants se sentent bien à l'école. Elle considère en outre qu'une «collaboration ouverte et basée sur la confiance» avec les parents est une ressource précieuse.
L'humanité, la serviabilité... et la lâcheté?
Mais comme le journal «Linth 24» l'a rapporté, les parents se sont ligués contre l'engagement de cette femme et ont adressé une lettre à la direction de l'école. Voici les principales questions qu'ils posent:
- «Peut-elle transmettre nos valeurs et notre culture?»
- «Enseignera-t-elle avec son voile?»
- «Doit-elle respecter les heures de prière et qu'en est-il de la période de Noël?»
Dans sa lettre de réponse, l'école dit respecter des valeurs chrétiennes fondamentales, comme «l'humanité, la serviabilité et le sens de la communauté». L'enseignante aurait donc dû mettre en œuvre cette mission, «indépendamment de sa religion».
Elle n'aura jamais l'occasion de le faire: face à l'opposition véhémente de ces parents d'élèves, l'école a finalement renoncé à l'embauche de l'enseignante.
«Nous ne sommes pas racistes! Mais…»
Dans un entretien avec Blick, une mère concernée exprime ses doutes. «Lorsque nous avons reçu l'information de l'école, y compris la photo de l'enseignante, nous avons été choqués.»
Ils se sont alors renseignés auprès du canton de Saint-Gall pour savoir si cela était autorisé. «Il a été clairement dit que les enfants de l'école obligatoire ont droit à une éducation neutre, tant sur le plan politique que religieux. Cela ressort également d'un arrêt du Tribunal fédéral!»
«Nous ne sommes absolument pas racistes», précise-t-elle. «Mais il y a tout de même des différences culturelles évidentes, et quand on confie son enfant à quelqu'un, on doit pouvoir faire confiance à cette personne à 100%».
Pour défendre sa position, elle argumente que les crucifix, par exemple, ont déjà été bannis des salles de classe depuis longtemps pour des raisons de neutralité. Comme Blick l'a appris d'un habitant du village voisin, plusieurs parents ont toutefois pris la défense de l'enseignante directement auprès de l'école. Là encore, sans succès.