Rebond boursier esperé
Ces sept actions suisses qui pourraient rebondir en 2025

De nombreuses actions suisses évoluent à la baisse depuis plusieurs années, mais des opportunités de rebond risquent bien de s'offrir aux investisseurs patients. Mais trois conditions doivent être réunies.
Publié: 21.06.2025 à 14:05 heures
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Dernière mise à jour: 21.06.2025 à 14:06 heures
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Selon Cash, il y a en Suisse sept entreprises qui entrent en ligne de compte pour un redressement réussi en bourse.
Photo: Keystone
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Thomas Marti

L'adage boursier «Never catch a falling knife» est connu dans le monde entier, et signifie qu'il ne faut jamais investir dans une action dont le prix est en train de chuter rapidement.Les investisseurs ne devraient donc pas investir dans une action qui connaît actuellement une forte baisse de son cours. Il faudrait plutôt attendre que le cours se stabilise, car une baisse prolongée est souvent le signe de problèmes encore plus importants pour l'entreprise et le cours peut continuer à chuter, parfois jusqu'au niveau zéro.

Trois facteurs fondamentaux

D'un autre côté, les investisseurs orientés vers le long terme espèrent qu'une action qui a fortement chuté représente une possibilité de placement attrayante avec un potentiel de hausse. On oublie souvent ce qui se passe lorsque la baisse ne peut pas être stoppée. C'est ce que montre la comparaison sur dix ans les anciennes valeurs sûres de la Bourse suisse: Adecco (-60%), DocMorris (-90%), Idorsia (-84%), Meyer Burger (-99%) ou OC Oerlikon (-58%).

Aussi, pour s'attaquer à ce type d'actions en baisse, il faut avoir un plan clair. Stefan Immenkötter, analyste au Flossbach von Storch Research Institute, a constaté dans une étude publiée en 2024 sur les actions américaines que presque seules les entreprises de qualité se redressaient après une chute de cours. 

Trois facteurs fondamentaux déterminent le succès ou l'échec des entreprises en redressement: la rentabilité (rendement du capital), la croissance (croissance annuelle du chiffre d'affaires) et l'endettement (endettement net par rapport au cash-flow libre).

Les entreprises suivantes entrent en ligne de compte

Sur le marché suisse des actions, sept entreprises se distinguent par le fait qu'elles disposent en principe d'un modèle d'affaires qui entre en ligne de compte pour un redressement réussi: Dätwyler, Feintool, Gavazzi, Lem Holding, Medmix et Tecan. Les cours de ces entreprises se sont stabilisés à un bas niveau après des chutes de cours ces dernières années.

cash.ch a analysé ces sept titres en se basant sur l'évolution du bénéfice par action, la croissance du chiffre d'affaires et la variation de l'endettement net:


Bénéfice par action (variation par rapport à l'année précédente)Croissance du chiffre d'affairesVariation de l'endettementPER
Société20242025*2025*2025*2025*
Dätwyler- 53%+ 170%+ 3%- 8%24
Feintool- 310%+ 90%+ 3%+ 24%-.-
Gavazzi- 71%+ 3%+ 2%- 45%25
Lem Holding- 15%-76%- 18%+ 30%30
Leonteq- 88%+ 368%+7 %- 70%14
Medmix- 300%+ 810%+ 3%+ 2%21
Tecan- 32%- 14%+ 2%+ 10%24
Source: Bloomberg (données 2025 consensus des estimations des analystes, PER à fin 2025).

Pour les sept titres, le potentiel de reprise est bien réel. En ce qui concerne le bénéfice par action, Dätwyler en premier lieu, mais aussi Gavazzi, Lem Holding, Leonteq et Medmix devraient réaliser des progrès significatifs en 2025 et 2026. Si l'on analyse le bénéfice attendu en 2025 avec la baisse de 2024 par rapport à 2023, le bénéfice de Leonteq pour l'année en cours est élevé comme en 2023. Cela explique la stabilisation du cours sur les six derniers mois. Il en va de même pour Medmix.

En ce qui concerne le paramètre de la croissance du chiffre d'affaires, toutes les entreprises, à l'exception de Lem, remplissent le critère, tandis que pour l'endettement net, Feintool, Lem Holding, Medmix et Tecan échouent. Si l'on tient compte des trois paramètres, seules Dätwyler et Leonteq marquent des points pour 2025. Si l'on tient également compte des perspectives de chiffre d'affaires et de bénéfices pour 2026, les sept entreprises se distinguent. 

Concernant Dätwyler justement, la Banque cantonale de Zurich a récemment écrit: «Nous considérons l'action Dätwyler, qui cote toujours non loin de ses plus bas de plusieurs années, comme un investissement attractif.» Et la ZKB a également déclaré à propos de LEM que l'action était «un investissement classique de redressement».

La prudence est de mise

En ce qui concerne le fabricant suisse de techniques de laboratoire Tecan, c'est la banque allemande Berenberg qui, il y a une semaine, a repris son rating avec «Achat» et un objectif de cours de 220 francs. Cela soutient la reprise des cours. Après une phase de faiblesse, les premiers signes de reprise sont apparus, écrit l'analyste de Berenberg dans une note aux clients. Ainsi, la croissance devrait nettement s'accélérer, surtout à partir de 2026.

Il convient malgré tout d'émettre des réserves sur ces titres. Ces entreprises doivent prouver qu'elles atteignent leurs propres objectifs pour l'exercice en cours et au-delà. Selon les données de Bloomberg, les analystes ne prévoient par exemple pour Lem qu'en 2028 un bénéfice par action à la hauteur de celui de l'année de succès 2023. 

Il faudra beaucoup de patience

A l'époque, le titre était coté pendant une longue période au-dessus de 2000 francs, actuellement il est encore à peine à 800 francs. Cela signifie que les investisseurs pourraient avoir besoin de beaucoup de patience.

Pour Medmix, la situation de départ est prometteuse. Toutefois, les fortes fluctuations du bénéfice sont difficiles à évaluer. L'entreprise de technique médicale s'attend tout de même à une hausse des marges et à une croissance organique du chiffre d'affaires de 4 à 6% dans les années à venir. Le groupe d'électrotechnique Carlo Gavazzi devrait quant à lui s'engager sur la voie d'une croissance plus solide dès le début de 2026.

Bien choisir le moment d'entrée

À court terme, cela peut fonctionner efficacement si l'on choisit le bon moment pour entrer sur une action en forte baisse, estime l'expert de Flossbach von Storch. Dans trois quarts des cas, les investisseurs qui sont entrés au bon moment ont réussi à surperformer le S&P500 en un mois.

Mais la performance s'est détériorée au fur et à mesure que les actions étaient conservées et que le moment optimal pour entrer sur le marché était manqué. Au bout d'un an et demi, plus de la moitié des actions étaient déjà à la traîne par rapport à l'indice S&P500. La surperformance n'a été que de courte durée, selon l'analyste de Flossbach.

Les investisseurs qui avaient déjà investi avant la baisse des cours et qui espèrent une reprise devraient également tenir compte des pertes enregistrées. Par reprise, on entend une action qui non seulement retrouve le niveau de cours d'avant la baisse, mais qui parvient également à rattraper le rendement du marché réalisé entre-temps. 

Une reprise serait l'exception

Or, un an après la baisse des cours, seuls 24% des actions américaines s'étaient redressées, contre 28% après trois ans. Une reprise durable semble donc être l'exception plutôt que la règle, selon Flossbach von Storch.

Comme les entreprises ont tendance à évoluer moins bien que le marché global à long terme, une sélection rigoureuse est indispensable. «Les investisseurs qui possèdent déjà une action et qui voient celle-ci se transformer en couteau descendant devraient réfléchir soigneusement s'ils veulent s'y accrocher à plus long terme et espérer une reprise ultérieure», estime Immenkötter de Flossbach von Storch. 

Agir de façon diversifiée

Bien que les entreprises de qualité se remettent plus souvent que les autres des baisses de cours à long terme, c'est plutôt l'exception que la règle pour les titres américains de l'indice S&P500. 

Il est donc important, pour les investisseurs locaux également, de ne pas miser sur une seule entreprise de qualité, mais de procéder de manière diversifiée avec plusieurs titres. Un ordre «stop loss» est en outre indiqué pour minimiser les pertes éventuelles. Une check-list consultée avant l'achat ou la vente d'un titre peut également s'avérer utile. 

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