Le Tribunal correctionnel de Genève a condamné vendredi l'ex-chef de la sûreté de Genève Aéroport à 3 ans de prison, dont six mois ferme, pour corruption passive. Cet homme avait favorisé une société afin qu'elle obtienne des mandats, en échange d'argent.
L'ancien cadre, qui admet les faits, a comparu dans le cadre d'une procédure simplifiée. Il a été reconnu coupable de corruption passive, de gestion déloyale des intérêts publics, de violation du secret de fonction, d'instigation à faux dans les titres et de complicité d'escroquerie à l'assurance chômage.
Cet homme avait conclu en 2012 avec le patron d'une société "un pacte de corruption" visant à octroyer à cette entreprise plusieurs mandats de services confiés par Genève Aéroport. Il devait influencer le processus d'attribution des mandats pour que Genève Aéroport choisisse l'entreprise.
Plus de 450'000 francs
En contrepartie, le dirigeant de la société lui versait "un avantage indu" correspondant à la moitié des bénéfices de la société. Entre 2012 et 2019, l'ex-chef de la sûreté, qui était aussi élu PLR dans un conseil municipal, s'est ainsi fait verser plus de 450'000 francs sur différents comptes. L'entreprise a notamment obtenu des mandats dans la formation en matière de sûreté aéroportuaire.
L'ex-chef de la sûreté, qui a été licencié quand l'affaire a éclaté en 2019, comparaissait aux côtés du responsable de l'entreprise. Cet homme, qui a aussi admis les faits, a été reconnu coupable de corruption active, de faux dans les titres et de complicité d'escroquerie à l'assurance chômage. Il a été condamné à une peine privative de liberté de deux ans avec sursis.
Les deux hommes devront verser plus de 450'000 francs à Genève Aéroport pour la réparation du dommage ainsi que 70'000 francs pour les dépenses liées à la procédure. Genève Aéroport était partie plaignante dans cette affaire qui a fait grand bruit quand elle a éclaté en 2019.
Cour des comptes
L'ex-chef de la sûreté et le chef d'entreprise avaient été arrêtés en mai 2019, juste avant la publication d'un rapport de la Cour des comptes qui mettaient en lumière des dysfonctionnements lors d'une procédure d'adjudication. La Cour des comptes avait transmis au Ministère public les éléments découverts lors de ses investigations.
(ATS)