C'est au milieu de la nuit que le téléphone portable de 200 conseillères et conseillers nationaux s'est allumé sur leur table de nuit. Un SMS envoyé par le président du Conseil national Martin Candinas a appelé l'ensemble des élus à se rendre dans la salle du Conseil national pour voter. Alors, y a-t-il des fantômes au Palais fédéral?
Il faut savoir que Martin Candinas peut, au moyen d'un bouton sur son pupitre, informer les députés lorsqu'un vote est sur le point d'avoir lieu. Les politiciens peuvent ainsi se rendre à temps à leur pupitre, s'ils sont en train de se dégourdir les jambes dans la salle des pas perdus, ou de rencontrer des lobbyistes au Palais fédéral. Ces SMS leur permettent de ne manquer aucun vote.
Qui se trouvait au pupitre présdientiel?
La surprise est donc au rendez-vous lorsque, dans la nuit du 17 mars, les députés reçoivent un tel SMS de rappel à 2h53 du matin. Une heure à laquelle, bien entendu, aucun vote n'était prévu.
Une chose est sûre: quelqu'un d'autre a déclenché le signal de vote depuis le pupitre présidentiel. C'est ce qu'a confirmé un collaborateur du Palais fédéral à Blick. En effet, le bouton des alertes ne peut être actionné qu'à cet endroit, mais on ne sait pas encore qui se cache derrière tout cela.
La piste des fantômes peut toutefois être écartée. En effet, la veille au soir, une grande manifestation avait lieu dans le bâtiment du Parlement jusqu'à une heure tardive. Il s'agissait vraisemblablement de la fête d'anniversaire de plusieurs Vert-e-s, mais celle-ci avait déjà commencé à 18 heures.
Une invitation avait été envoyée à tout le Parlement et à des politiciens de tous bords puisque les jubilaires «passent quand même une partie considérable de notre vie quotidienne avec vous», confirment les Vert-e-s. Quelqu'un s'est-il permis de faire une blague dans ce contexte ? Interrogés sur l'événement, le parti s'est contenté de répondre: «No comment».
Le système est désormais bloqué
Au Palais fédéral, on a entre-temps réagi à la blague. Depuis, l'écran du pupitre du président est systématiquement bloqué à la fin de la séance. Ainsi, les députés ne devraient plus connaitre de telle surprise si l'envie de plaisanter prenait à nouveau des parlementaires ou d'autres invités au Palais fédéral.
Ce n'était pas non plus la première fois que les élus recevaient un message nocturne, rassurent ces derniers. Mais le contenu de ces messages est, lui, resté secret.