Des analyses ont montré que la situation était parfois problématique s'agissant des produits de dégradation des pesticides. Le Conseil d'Etat fribourgeois a donc décidé de réagir, en proposant au Grand Conseil un plan qui a pour priorité d'améliorer la qualité des eaux du canton.
Il prévoit le renforcement des activités existantes et propose de nouvelles mesures ciblées, dont l'efficacité fera l'objet d'un contrôle. Le coût de sa mise en oeuvre s'élève à 8,6 millions de francs, mais le crédit demandé au parlement est de 7,6 millions.
L'Etat préconise notamment le renforcement de la formation et du conseil des agriculteurs autour des questions phytosanitaires et un soutien financier cantonal lors de la réduction de l'utilisation d'herbicides.
Parmi les nouvelles mesures, figure également la sensibilisation des particuliers à cette problématique environnementale. Il leur sera proposé des alternatives aux entretiens chimiques. Le projet vise aussi à améliorer les connaissances et les pratiques des employés communaux qui utilisent des produits phytosanitaires.
Favoriser la biodiversité
Le plan du Conseil d'Etat entend aussi soutenir les circuits courts pour la consommation de produits agricoles fribourgeois basés sur une utilisation réduite de produits phytosanitaires. Plus largement, il entend plus instaurer un respect plus strict des conditions d'utilisation des pesticides.
Ce plan d'action intègre l'objectif stratégique fédéral, adopté par les Chambres fédérales en mars dernier, de réduire de moitié les risques liés à ces produits d'ici à 2027, a précisé mercredi l'Etat de Fribourg.
Trop de métabolites dans les eaux
Le Service fribourgeois de l'environnement a établi un état des lieux des pesticides dans les eaux souterraines du canton. Les résultats montrent que les substances actives des pesticides ne dépassent que rarement la limite légale.
La situation est en revanche plus problématique s'agissant des produits de dégradation des pesticides appelés aussi métabolites, relève le canton de Fribourg. En 2020, ce sont 74% des échantillons qui contiennent au moins un résidu de produits phytosanitaires et parfois à des teneurs supérieures à la valeur légale.
Les régions les plus touchées sont la Broye, le Lac, la Singine, la Sarine et le sud de la Glâne. En Gruyère et en Veveyse, la qualité des eaux est en revanche le plus souvent irréprochable au regard de leur teneur en résidus de pesticides.
(ATS)