Pas de vaccination obligatoire, mais...
En EMS, les soignants vaccinés tombent le masque

Les soignants vaccinés des EMS neuchâtelois sont autorisés à tomber le masque en tout temps depuis le 29 juin selon certaines interprétations des recommandations du médecin cantonal, a appris Blick. L'OFSP le permet aussi, mais sous conditions.
Publié: 14.07.2021 à 16:56 heures
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Dernière mise à jour: 14.07.2021 à 17:16 heures
Cette image d'archive, où l'on voit une infirmière prendre soin d'une personne âgée sans porter de masque, pourrait bientôt redevenir réalité.
Photo: Keystone
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Amit JuillardJournaliste Blick

Il finit par lâcher le morceau. «Oui, dans mon établissement, en tout temps, le personnel soignant vacciné ou guéri ne porte plus le masque», avoue ce directeur d’établissement neuchâtelois, qui a souhaité garder l’anonymat car «c’est un sujet sensible».

Pour comprendre, il faut d’abord s’arrêter sur la date des dernières recommandations émises par les services du médecin cantonal concernant les établissements médico-sociaux (EMS) en temps de Covid-19, dont Blick a obtenu copie: le 1er juillet. Puis se pencher sur leur contenu: dès le 29 juin, «l’obligation du port du masque généralisée n’est plus en vigueur, sauf pour les collaborateurs non-immuns (idem qu’en situation d’épidémie influenza) et ceux présentant des symptômes respiratoires». Sans davantage de précisions. D’où l’interprétation faite par le directeur d’EMS contacté par Blick ce mercredi.

Problème, le 8 juillet, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a diffusé de nouvelles recommandations, plus nuancées. «Le port du masque d’hygiène reste recommandé pour tout le personnel (aussi s’il est vacciné ou guéri) lorsqu’il dispense des soins et des prestations (en tout cas lorsque la distance minimale de 1,5 mètre ne peut être respectée)», indique le document. Résultat: l’incompréhension gagne certains EMS du canton.

Le modèle vaudois

Les directives neuchâteloises n’ont pas été suspendues pour autant mais sont «en cours de reconsidération». «Nous n’avons jamais dit que le port du masque n’était pas nécessaire durant les soins, justifie le médecin cantonal neuchâtelois Claude-François Robert. Les précautions standards, qui sont en vigueur également hors Covid, sont toujours d’actualité. La couverture vaccinale en EMS, qui dépasse les 80%, et la situation épidémiologique actuelle permettent un assouplissement des mesures. Nos recommandations ne changeront pas sur le fond, mais nous allons les préciser et nous calquer sur le modèle vaudois afin de revenir à un fonctionnement plus normal.»

Depuis le 9 juillet, dans les homes du canton de Vaud, en dehors des situations de soin, le masque n’est plus obligatoire pour les professionnels de la santé disposant d’un certificat Covid valide. Ce qui, techniquement, inclut également ceux testés négativement. «Lorsque la distance de 1,5 mètre ne peut être respectée, il faut mettre le masque indépendamment de son statut vaccinal, développe François Sénéchaud, secrétaire général d’HevivA, association vaudoise d’institutions médico-psycho-sociales. Ces pratiques sont les mêmes que lors des épidémies de grippe, ce qui n’a rien de décoiffant à ce stade de la pandémie de coronavirus. Si on fait confiance au vaccin, il faut être logique. Et revoir le visage des autres était important pour le bien-être des résidents et des soignants.»

En dehors des situations de soin, l’obligation tombe aussi pour les résidents. Mais les visiteurs doivent continuer à le porter, certificat Covid ou non. «Cela demanderait de scanner des codes QR à l’entrée et le contrôle serait compliqué.»

Une incitation à la vaccination

Contrairement à la France ou l’Italie, la Suisse résiste à la tentation de rendre la vaccination obligatoire pour le personnel soignant alors qu'une nouvelle vague pourrait balayer l'Europe une fois l'automne venu. Mais ceux qui ont décidé de dire oui à la piqûre sont ainsi récompensés. «C’est une incitation positive», se réjouit Laurent Kurth, conseiller d’Etat neuchâtelois en charge de la Santé. Et l’élu socialiste de plaisanter: «On pourrait même espérer qu’il fasse un peu plus chaud pour que l’incitation soit plus forte encore».

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