Le boss de la fédération suisse de vol libre s'émeut
«Trois accidents mortels de parapente en deux jours, c’est invraisemblable»

Dans les Alpes suisses, trois parapentistes viennent de trouver la mort en un seul week-end. Ces drames soulèvent des questions sur la sécurité de ce sport. Christian Boppart, directeur de la Fédération Suisse de Vol Libre, apporte son éclairage sur cette série noire.
Publié: 12:05 heures
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A l'interview, Christian Boppart considère que le sport dont il dirige la fédération n'est pas extrême, même s'il y a des risques.
Photo: Keystone - ATS
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Léo MichoudJournaliste Blick

La montagne a fait beaucoup de victimes ces derniers jours. Un sport en particulier s'est avéré mortel dans les Alpes suisses: le parapente. Sur le seul week-end du 9 et 10 août, trois décès de parapentistes sont à déplorer.

Samedi, un pilote de 57 ans s'est écrasé au Breithorn, au-dessus de Grengiols (VS). Il participait au Fly Challenge Swiss Alps 2025, une compétition qui mêle randonnée et vol. Le même jour, un autre adepte de 55 ans a mortellement chuté dans le Simmental bernois. Enfin, dimanche vers midi, un sexagénaire a fait une chute mortelle de 60 mètres, près du Weisshorn à Arosa, dans les Grisons. Une véritable hécatombe qui doit alerter sur les risques liés à ce sport, et plus généralement à la montagne. 

Pour faire le point et obtenir des pistes d'explication, Blick a interviewé Christian Boppart, directeur de la fédération suisse de vol libre (SHV/FSVL).

Christian Boppart, trois parapentistes sont morts en un week-end. Que s'est-il passé?
Trois accidents mortels en trois jours, c’est invraisemblable. C’est évidemment une coïncidence très triste. Sur les cas précis, on ne peut rien dire. On ne sait pas ce qu'il s’est passé. Nous n'avons pas d'informations sur les enquêtes que mène actuellement la police. Mais quand on regarde les causes des précédents accidents mortels, on voit que chaque cas est différent. Il n'y a pas de raison qui se répète régulièrement.

«
Le risque fait partie de la réalité de ce sport, qui n'est pas particulièrement extrême
»

On peut y voir une tendance à la hausse des accidents?
Ce n'est pas notre rôle de faire des statistiques, mais nous tenons un décompte des accidents. Et lorsqu'ils sont mortels, nous le voyons dans la presse. Il y a beaucoup de variation entre les années. Ça change très vite, pour des raisons que l’on ne comprend pas. C'est très volatile. Cette année, depuis janvier, il y a eu plus de dix accidents mortels en Suisse. Cela fait vraiment beaucoup…

Alors, comment expliquer cette recrudescence des accidents mortels?
Durant la saison d'été, il y a beaucoup plus de vols qu'en hiver. Même si on sait très bien qu'il y a des accidents, le parapente n'est pas considéré comme un sport à risque par les assurances. Mais il y a différentes façons de le pratiquer. C'est un peu comme faire de la moto: on peut rouler tranquillement et respecter toutes les limitations de vitesse, ou alors on peut choisir d'accélérer.

C'est donc que les parapentistes prennent de plus en plus de risques?
Non, on ne peut pas dire ça. La formation est de plus en plus stricte sur la sécurité. Le niveau requis aux examens pratiques augmente. Il est de plus en plus difficile d'obtenir sa licence, car nous sommes toujours plus exigeants envers les adeptes du vol libre. Le risque fait partie de la réalité de ce sport, qui n'est pas particulièrement extrême.

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