Lua a trois mois. Petite chatte errante trouvée avec sa maman et ses frères et sœurs, elle a été recueillie par l'association Kumea avant de trouver une famille pour la vie. L'histoire pourrait trouver son «happy end» ici, mais la famille, établie à Genève, a rendu Lua. Motif: le chaton ne recouvre pas correctement ses crottes dans sa caisse.
«On pensait avoir tout vu et tout entendu, mais finalement on était bien loin du compte!», tonne l'association Kumea, basée à Penthaz (VD), dans un post Facebook. «C'est la première fois que ça nous arrive, précise Marina, cofondatrice, au bout du fil. Ça nous apprendra à être encore plus précis.»
Contrat d'adoption bien précis
Kumea n'est pas un refuge, mais fonctionne avec un réseau de familles d'accueil réparties dans toute la Suisse romande. Les chats trouvés y sont sociabilisés et soignés, avant de partir pour leur famille d'adoption.
«Notre contrat fait plus de 4 pages, développe Marina. Sont listées des informations pour l'alimentation ou l'hygiène, notamment. Mais je vous avoue qu'il ne précise pas que certains chats ne recouvrent pas leurs crottes dans la litière», ironise la jeune femme, atterrée de la situation.
Kumea impose aux adoptants de contacter l'association en cas d'abandon: le chat ne passe pas chez un ami, et est encore moins lâché dans la nature. Dans le cas de Lua, la famille genevoise a respecté cette règle. «Sinon, on en parle à notre avocat», confie Marina.
Inquiète pour l'autre chaton
La cofondatrice de Kumea est inquiète pour l'autre chaton de la famille, adopté par un autre biais. «J'ai peur pour lui, mais on ne peut rien faire, déplore-t-elle. Ces gens n'ont pas commis un acte relevant de la maltraitance, on ne peut pas les dénoncer, mais ils ont abandonné un chaton qui ne recouvrait pas ses crottes... J'espère qu'il n'en ira pas de même pour l'autre.»
Lors de la procédure d'adoption, tout est fait pour que la famille comprenne les responsabilités qui vont de pair avec l'arrivée d'un être vivant. Lorsque la famille genevoise a souhaité se débarrasser de Lua, l'association a cherché à comprendre ce qui clochait. «On a demandé des précisions, puisqu'ils affirmaient qu'elle faisait dans sa litière, mais n'était pas hygiénique, se remémore Marina. Quand ils ont finalement avoué la vraie raison, j'ai dû leur demander si j'avais bien compris.»
Lua cherche une famille
La petite chatte est de retour dans sa famille d'accueil, et cherche une famille qui l'aimera comme elle est. Kumea, qui vit uniquement de dons privés, cherche en tout temps des accueillants, pour compléter son réseau d'une cinquantaine de foyers.
En ce moment, 50 chats et chatons sont prêts à être adoptés pour la vie. Les dons sont également toujours bienvenus.
Toujours plus de chats, de moins en moins de moyens
À l'origine, Kumea a été fondée pour soigner des chats errants, blessés ou malades, et des chattes errantes avec leurs petits. «Désormais, les cabinets vétérinaires ou les gens nous contactent pour nous confier leurs chats, notamment lorsqu'ils n'ont pas les moyens de payer des opérations et envisagent l'euthanasie», indique Marina.
L'été, la situation empire. «Il y a de plus en plus de chats errants, et on a de moins en moins de moyens pour les prendre en charge, indique Marina. On vit beaucoup de choses au quotidien, on ne dit pas tout, mais l'histoire de Lua nous a vraiment choquées.»