En publiant un avertissement sur résultats, le numéro deux bancaire helvétique confirme que les trois derniers mois de l'année seront toujours marqués par des litiges. Le demi-milliard de provisions sera dévolu à «un certain nombre de cas» et concernent «principalement» des litiges dans l'activité de banque d'affaires, affirme le géant zurichois, sans toutefois entrer dans les détails.
Au premier semestre, la grande banque avait subi des pertes de plus de 5 milliards de francs suite à la débâcle du fonds spéculatif américain Archegos. Credit Suisse procède également à la liquidation des fonds Greensill, du nom de la société d'affacturage britannique en faillite. Jusqu'ici, les remboursements ont atteint près des deux tiers des 10 milliards de dollars placés par les investisseurs.
Les provisions constituées au quatrième trimestre seront partiellement compensées par 225 millions de francs de ventes immobilières. Une perte avant impôts d'environ 1,6 milliard de francs est attendue, en prenant compte de la dépréciation - annoncée en novembre - de 1,6 milliard pour un écart d'acquisition (goodwill) liée principalement au rachat de Donaldson, Lufkin & Jenrette en 2000.
Ralentissements
Dans les activités opérationnelles, la division de banque d'affaires sera déficitaire au dernier partiel 2021. Credit Suisse s'efforce de redimensionner cette unité, notamment en abandonnant l'unité dévolue aux fonds spéculatifs, Prime Services, à l'origine de l'affaire Archegos. Le conseil d'administration et la direction souhaitent ainsi réduire l'exposition au risque de l'établissement.
Activité stratégique du groupe, la gestion de fortune a pâti d'un ralentissement dans les deux divisions Wealth Management et Asia Pacific, cette dernière ayant souffert de conditions de marché difficiles. Un «modeste» reflux d'argent frais est à attendre pour le quatrième trimestre. Ces sorties seront plus que compensées par la collecte dans la gestion d'actifs, précise le communiqué.
Une des rares nouvelle positives annoncées mardi par Credit Suisse est à chercher du côté de la capitalisation. L'objectif de ratio de fonds propres durs (CET1) de 14% a été dépassé pour 2021. Le ratio de levier devrait quant à lui être supérieur à 6%.
L'exercice 2021 restera comme un annus horribilis pour la banque aux deux voiles, qui a vu les affaires se multiplier et sa réputation être clairement entachée.
Dernier scandale en date, la démission du président António Horta-Osório après huit mois. Le Portugais, qui devait redresser Credit Suisse, a contrevenu à plusieurs reprises aux règles de quarantaine mises en place pour lutter contre le coronavirus. Il a été remplacé par Axel Lehmann.
(ATS)