Photo: KEYSTONE

Neuchâtel veut légiférer
Pourra-t-on toujours picoler et chasser?

Neuchâtel pourrait devenir le premier canton de Suisse romande à limiter la consommation d'alcool durant les parties de chasse. Le Grand Conseil se saisira du dossier en début d'année prochaine.
Publié: 01.12.2021 à 08:20 heures
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Dernière mise à jour: 01.12.2021 à 08:47 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

S’en jeter quelques-uns — de trop — derrière la cravate ou traquer du gibier, il faudra peut-être choisir. Neuchâtel pourrait bien être le premier canton de Suisse romande à restreindre la consommation d’alcool durant les parties de chasse. Une ambition qui promet d’ores et déjà un débat homérique en plénum.

Dans les détails, la commission législative du Grand Conseil propose de limiter l’alcoolémie à 0,5 pour mille aux chasseurs exerçant sur le territoire cantonal, annonce «ArcInfo». Ce projet de loi sera débattu en janvier 2022 par le parlement.

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Une évidence? Et pourtant. Figurez-vous qu’en Suisse, aucune loi fédérale n’interdit de trinquer jusqu’à plus soif durant une partie de chasse. Un fait surprenant qui a déjà interpellé. Différentes tentatives cantonales — aux Grisons, au Tessin et dans le canton de Vaud — pour interdire ou limiter la consommation d’alcool ont déjà eu lieu. Mais toutes se sont cassé les dents.

Justifications: «Aucun accident de chasse lié à l’alcool n’a été enregistré dans ces régions, expliquent nos confrères. Et la plupart des chasseurs se déplacent en voiture, ils sont donc déjà soumis aux limitations liées à la circulation routière». Dans le pays, seul Zurich a sauté le pas. A partir du 1er avril 2020, la consommation d’alcool sera limitée à 0,5 pour mille pendant la chasse.

Un cycliste mis en joue par erreur

Contrairement aux territoires où la question a déjà été débattue, tout n’est pas si rose dans le ciel neuchâtelois. En automne 2018, un chasseur avait mis en joue un vététiste, par erreur, après s’être envoyé «quelques bières», comme il l’avait reconnu devant le tribunal, rappelle encore le quotidien. L’affaire avait fait les gros titres et remué les réseaux sociaux.

Ce cas suffira-t-il toutefois à faire bouger les lignes? Il a néanmoins durablement marqué les esprits. Comme le montre la proposition de la commission législative du Grand Conseil neuchâtelois entérinée à l’unanimité: «La commission considère qu’il serait inexplicable que les règles valant pour conduire un véhicule, même un vélo, ne valent pas pour l’utilisation d’une arme». Dit comme ça…

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