Neuchâtel spécialement sévère
Ce réfugié ukrainien a le permis, mais ne peut pas rouler en Suisse

Le permis étranger de ce résident des Brenets, près du Locle, l'autorise à conduire dans le monde entier. Mais il n’a pas réussi les tests pratiques pour obtenir la version suisse, raconte «ArcInfo». Neuchâtel serait particulièrement intransigeant à ce sujet.
Publié: 05.10.2023 à 18:06 heures
Yunus Erdogdu n'est de loin pas le seul étranger à avoir raté ses examens pratique de conduite dans le Canton de Neuchâtel. (image d'illustration)
Photo: Keystone
Léo Michoud

Yunus Erdogdu vient de l’apprendre: il n’est plus autorisé à circuler en Suisse. Cet Ukrainien d’origine turque est pourtant un conducteur aguerri. Il aurait roulé «plus de 300’000 km dans sa vie et bien 50’000 km depuis qu’il est en Suisse», s’offusque sa propriétaire Nathalie Leuba dans les colonnes du quotidien «Arcinfo» ce jeudi.

Le souci, c’est qu’il a raté ses examens sur route, explique le quotidien neuchâtelois. Les juges du Service cantonal des automobiles (SCAN) ne lui ont donc pas transformé son autorisation de conduire en permis officiel.

Neuchâtel, ce juge d’autoécole intraitable

Mais Yunus Erdogdu n’est de loin pas le seul à s’être brouté à ses épreuves pratiques. Et c’est là que le bât blesse pour le Canton. Au service des autos neuchâtelois, le taux de réussite de ces courses de contrôle permettant un échange de permis n’est que de 45 à 60%, de loin le pire de toute la Suisse romande.

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Le quotidien régional a fait la comparaison entre les cantons, sans toutefois obtenir les chiffres vaudois. Voici les résultats:

  • Fribourg: 300 dossiers par an, sur trois ans — 87% de réussite
  • Valais: 230 à 280 dossiers par an — 85 à 90% de réussite
  • Genève: 990 dossiers en 2022 — 89,6% de réussite
  • Berne: 700 à 900 dossiers sur cinq ans — 82% de réussite
  • Jura: environ 50 dossiers par an — 75 à 80% de réussite

Alors, les nouveaux arrivants à Neuchâtel conduisent-ils vraiment moins bien que leurs homologues des autres cantons romands? Ou bien le pays de l’absinthe est-il trop rigide?

Neuchâtel serait historiquement sévère avec les élèves conducteurs, contextualise le journal. Yunus Erdogdu évoque même une peur des décisions du SCAN dans son canton d’accueil. Si bien que le réfugié a finalement préféré se mettre au vélo.

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