La hausse de l'absentéisme scolaire en Suisse inquiète les associations d'enseignants. Le syndicat des enseignants romands (SER) et son pendant alémanique (LCH) ont présenté mercredi à Berne une série de mesures pour appréhender ce phénomène. Plusieurs cantons et villes font état d'une augmentation des cas d'absentéisme scolaire, ont souligné mercredi le SER et LCH lors d'une conférence de presse sur la rentrée scolaire. Un phénomène qui se traduit par des élèves qui s'absentent de manière répétée de l'école pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines.
Pour les deux associations, il ne s'agit plus seulement de «sécher les cours», mais plutôt d'absences fréquentes et non justifiées de la part des élèves. Ces périodes s'accompagnent d'une résistance importante à la fréquentation scolaire et ne sont pas dues à une cause physique. Ces dernières années, les cas d'absentéismes se produisaient surtout au niveau secondaire, mais le phénomène s'étend désormais aussi à l'école primaire, alertent le SER et LCH.
Mesures demandées
Pour faire face à ce fléau, les deux associations ont soumis mercredi une liste de mesures de prévention. On retrouve notamment la mise en place d'un système d'alerte précoce. Ce dernier doit permettre un suivi étroit des absences et des procédures claires pour gérer les absences répétées.
Le SER et LCH demandent aussi une sensibilisation des parents, des enseignants et du personnel psychosocial spécialisé à la reconnaissance des premiers signaux d'alarme. Il s'agit entre autres du repli sur soi, d'un comportement anxieux ou de troubles physiques. Dans la continuité, des mesures préventives doivent être mises en place dans les classes pour permettre la création d'une relation de confiance entre l'enseignant et l'enfant. Une collaboration entre le corps enseignant et les parents a aussi été évoquée.
Rôle fondamental
Invitée par le SER et LCH, le psychologue pour enfants Stephan Kälin estime que "personne ne peut résoudre seul" le problème de l'absentéisme scolaire. La collaboration interdisciplinaire est donc un instrument essentiel pour lutter contre l'impuissance qui, en cas d'absentéisme scolaire, touche très souvent l'ensemble du système.
«Les écoles doivent offrir un environnement d'apprentissage favorable dans lequel tous les élèves se sentent bien», a déclaré la présidente du LCH Dagmar Rösler. Un avis partagé par le président du SER David Rey qui ajoute que «l'école doit demeurer un sanctuaire pour les élève».
Les participants à la conférence de presse ont rappelé que l'école exerçait une grande influence sur la santé mentale des élèves. Dès lors, des comportements tels que le retrait, l'indifférence ou des troubles physiques peuvent indiquer une détérioration de la santé psychique. Les élèves des cantons de Neuchâtel, Vaud, Genève, du Jura et de la partie francophone du canton de Berne reprendront le chemin de l'école le lundi 18 août. Ceux du Valais le jeudi 21 août et finalement les élèves fribourgeois recommenceront le lundi 25 août.