Près de 2000 personnes – 3000 selon les organisateurs – ont participé samedi après-midi à Berne à une manifestation non autorisée contre la guerre à Gaza. Elles ont traversé la vieille ville pour «condamner le génocide commis par l'armée coloniale d'Israël». Aucune demande d'autorisation pour la manifestation n'avait été déposée auprès de la ville de Berne, a indiqué la police à Keystone-ATS.
Les manifestants ont notamment exigé l'arrêt immédiat de toutes les coopérations militaires, économiques, culturelles et académiques «avec l'Etat génocidaire israélien».
Heurts avec la police
Alors que les manifestants ont déambulé sans heurts de la place de la gare, où ils s'étaient réunis, jusqu'au pont de Kirchenfeld, via la Place fédérale, la police les attendait à l'entrée du pont. Cette dernière a utilisé des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc pour empêcher les manifestants de traverser, a constaté une journaliste de l'agence de presse Keystone-ATS.
Ceux-ci ont répliqué avec des engins pyrotechniques, lançant divers projectiles contre les forces de l’ordre, et scandant des slogans comme «Free, free Palestine» (Libérez la Palestine) et «Switzerland, you can't hide» (Suisse, tu ne peux pas te cacher). Des façades et autres murs ont en outre été sprayés au long du parcours.
Après avoir dispersé les manifestants, de retour à la gare, la police a finalement utilisé un canon à eau, mais quelques centaines d'entre eux ont continué leur action, perturbant largement le trafic.
«Ne détournons pas les yeux»
Plusieurs personnes ont été frappées à la tête par des balles en caoutchouc tirées par la police, affirment les organisateurs. Dans un cas, seule la chance a permis que les yeux ne soient pas touchés, insistent-ils.
«Ne détournons pas le regard! Le génocide le mieux documenté de l’histoire se déroule sous nos yeux. Personne ne peut prétendre ne rien savoir», déclarent encore les organisateurs dans un communiqué.
Après avoir été évacués de la gare, les manifestants se sont dirigés vers l'ambassade des Etats-Unis, «car Israël n’est pas le seul à commettre ce génocide», ajoutent-ils. L’Occident, en particulier Washington, a «toujours soutenu l’Etat d’apartheid, que ce soit par des livraisons d’armes, des investissements de plusieurs milliards ou par des actions ciblées de veto au sein du Conseil de sécurité des Nations unies».