Les indemnités de départ des hauts fonctionnaires suscitent l'indignation depuis des années. Elles ont parfois lieu dans des circonstances douteuses. Blick a révélé l'année dernière que le conseiller fédéral socialiste Beat Jans avait accordé un parachute doré de 340'000 francs à la cheffe de Fedpol Nicoletta della Valle, alors que la policière en chef était restée encore neuf mois en fonction. Pour remédier à cette situation, le Parlement a discuté d'une «Lex della Valle». Actuellement, le projet de loi est en cours d'élaboration.
D'après nos investigations, les indemnités de départ ont augmenté l'année dernière. En 2024, elles ont coûté près de 2,9 millions de francs aux contribuables, soit un demi-million de plus qu'en 2023.
Baume-Schneider succède à Keller-Sutter
L'année dernière, c'est le Département de l'Intérieur (DFI), dirigé par la conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider, qui a coûté le plus cher, avec 963'952 francs, suivi de l'ancienne conseillère fédérale du Centre Viola Amherd, dont le Département de la défense (DDPS) a versé 672'539 francs.
Le conseiller fédéral Albert Rösti (UDC) arrive en troisième position, les offices du Département de l’environnement (DETEC) ayant déboursé 597'088 francs pour des parachutes dorés. L'année dernière, c'est la ministre des finances Karin Keller-Sutter (PLR) qui est arrivée en tête, avec 58'225 francs versés. L'année précédente, le Département des finances (DFF) de Keller-Sutter était encore en tête du classement négatif avec 754'575 francs.
Des cas étonnants
Parmi les curieuses indemnités de départ de ces dernières années, nous avons retenu un cas particulier au Département des affaires étrangères (DFAE). Selon une évaluation de la «NZZ am Sonntag», le conseiller fédéral Ignazio Cassis (PLR) a autorisé son collègue de parti Jon Fanzun à percevoir une indemnité de plus de 70'000 francs lorsque ce dernier a quitté le DFAE pour devenir secrétaire général du PLR.
Le département de Cassis défend ce paiement exceptionnel: «Ce paiement correspondait au délai de résiliation contractuel de quatre mois de Jon Fanzun. A l'époque, il était dans l'intérêt de toutes les parties qu'il commence à travailler le plus rapidement possible, raison pour laquelle un accord de sortie correspondant a été convenu».
Selon Roger Rudolph, spécialiste du droit du travail à l'université de Zurich, cette argumentation soulève des questions: une libération de courte durée des rapports de travail pour prendre un nouveau poste serait déjà une concession, la Confédération n'aurait pas été obligée de payer en plus une indemnité de départ.