UBS a actuellement le même problème que la Suisse: elle doit attendre. Tandis que la Confédération attend un accord douanier avec le président américain Donald Trump, le géant bancaire attend de savoir de combien de capitaux supplémentaires il aura besoin.
L'attente fatigue visiblement Sergio Ermotti, CEO d'UBS. «Nous ne menons pas de négociations, nous ne pouvons que mettre nos arguments et notre point de vue sur la table», explique l'homme de 65 ans à l'occasion de la présentation des chiffres du deuxième trimestre. C'est la première fois que le banquier prend position sur les propositions de régulation qui ont suivi le naufrage de Credit Suisse. La banque doit encore rassembler ses arguments, qu'elle présentera fin août ou début septembre devant les élus à Berne.
Les Suisses devraient supporter les coûts
Si UBS peut s'accommoder de la plupart des mesures prévues, il y a un point qu'elle n'apprécie pas du tout: la couverture complète des filiales étrangères par les fonds propres de sa maison mère. Celles-ci sont «extrêmes et disproportionnées», a souligné Sergio Ermotti à plusieurs reprises lors de conférences de presse.
Le Tessinois a fait ses calculs: en raison de l'acquisition de Credit Suisse, le géant bancaire doit déjà détenir 18 milliards de dollars de fonds propres supplémentaires. Si les prescriptions les plus strictes en matière de capitaux sont appliquées, 24 milliards supplémentaires devraient être trouvés, soit 42 milliards de dollars au total.
C'est beaucoup trop, selon Ermotti, qui craint pour la compétitivité de sa banque. «Cela représenterait au moins 50% de plus de fonds propres de base que la concurrence mondiale.» Pour lui, il est également clair que ce sont les clients suisses qui devraient assumer les coûts supplémentaires: «Ils ne peuvent pas mettre cela sur le dos des actionnaires ou des clients étrangers.» UBS pourrait certes se séparer de secteurs d'activité afin de réduire les exigences en matière de capital, mais elle n'y pense pas. «Nous ne voulons pas rétrécir», a déclaré Ermotti.
Rester avant tout une banque suisse
La banque veut croître, ce qu'elle a d'ailleurs fait au deuxième trimestre. Au terme de celui-ci, UBS gérait des actifs d'un montant de 6618 milliards de dollars, nettement plus que fin mars. Avec un bénéfice consolidé de 2,4 milliards de dollars pour les mois d'avril à juin 2025, la grande banque suisse a en fin de compte plus que doublé ses recettes par rapport à la même période, l'année précédente.
L'intégration de Credit Suisse serait également en bonne voie. Un tiers des comptes clients auraient été transférés sur la plateforme UBS. Interrogé sur les relations ambiguës entre la banque et la Confédération, Sergio Ermotti déclare: «nous voulons être respectés, pas aimés!» Le CEO a pour l'instant rejeté toutes les spéculations sur un transfert du siège d'UBS. «Notre priorité est de pouvoir continuer à opérer avec succès depuis la Suisse.»
Mais si le géant bancaire ne parvient pas à s'imposer dans la lutte sur les fonds propres, cette priorité pourrait être déplacée. Toutefois, cela ne serait dans l'intérêt ni de la banque ni de la Suisse.