Alors que les militants climatiques de Renovate Switzerland multiplient leurs actions en Suisse, les Vert-e-s s'effondrent. Leur part électorale risque de passer sous la barre des 10%, indique le dernier sondage avant les élections de dimanche prochain. Cela représenterait une baisse d'environ 3,5 points de pourcentage, un décalage énorme.
Les activistes climatiques au cœur du débat?
La question est de savoir quelle est la part de responsabilité des activistes climatiques dans la chute des Vert-e-s. Plusieurs fois par semaine, des militants se collent les mains au sol dans les rues de plusieurs grandes villes suisses, mais pas que. Ils profitent également des terrains de golf ou des concerts de musique classique pour attirer l'attention sur leurs préoccupations. Ils agacent tellement les Suisses que, selon le baromètre électoral de la SSR, ils sont désormais considérés comme la troisième plus grande source d'irritation de la population. Et... ils sont souvent associés aux Vert-e-s.
Le jugement de la communauté de Blick est donc sévère: les activistes climatiques seraient responsables de la chute des Vert-e-s. Un reproche que Max Voegtli rejette du revers de la main.
L'activiste climatique condamné par le tribunal s'est fait connaître au niveau national parce qu'il a pris l'avion après une action climatique et s'est envolé pour le Mexique en vacances. Il affirme fermement que «les activistes climatiques ne sont pas responsables du crash des Vert-e-s».
Le politologue Lukas Golder ne pense pas non plus que les électeurs du parti vert se tournent à présent vers l'UDC à cause d'activistes climatiques comme Max Voegtli. D'autant plus qu'à son avis, le parti s'est très habilement distancié des militants écolos. Ils partagent en effet les mêmes préoccupations, mais les Vert-e-s misent pour leur part sur le processus politique.
Les activistes climatiques suscitent de la colère
Néanmoins, le codirecteur de l'institut de recherche GFS Berne fait remarquer que les activistes de Renovate Switzerland suscitent des sentiments plutôt négatifs, surtout de la colère, dans une grande partie de la population. «C'est tout le contraire de ce qui s'est passé en 2019, lorsque le grand mouvement des jeunes pour le climat a été accueilli positivement et a entraîné de nombreuses personnes. Cela a contribué à la grande mobilisation en faveur des Vert-e-s.» Un tel mouvement fait défaut cette année, selon le chercheur.
Du point de vue de Max Voegtli, les Vert-e-s sont eux-mêmes responsables de leurs résultats électoraux. Il est clair pour lui que «la voie institutionnelle est bien trop lente au vu de l'ampleur de la catastrophe». La désobéissance civile est un devoir, selon lui.
Des décennies de protestations traditionnelles n'auraient rien donné. «Il n'y a pas d'autre issue, nous devons être secoués en tant que société», affirme-t-il. C'est uniquement grâce aux activistes radicaux que le sujet reste à l'ordre du jour, justifie-t-il. Il faut un mouvement citoyen pour faire pression jusqu'à ce que la politique agisse enfin.