Le lac de Neuchâtel déborde
Innondée, Yverdon demande à sa population d'économiser... l'eau

Alors que le lac de Neuchâtel déborde dans la cité thermale, les Yverdonnois sont priés de limiter leur consommation d'eau. Comment expliquer ce paradoxe? Blick fait le point avec le chef du service des travaux et de l'environnement.
Publié: 22.07.2021 à 13:42 heures
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Dernière mise à jour: 22.07.2021 à 14:16 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

«Evitez de laver votre voiture.» «Prenez une douche plutôt qu’un bain.» «N’utilisez vos machines à laver que si elles sont pleines.» La population est d’ordinaire habituée à recevoir ce genre de recommandations de la part des autorités lors des périodes de sécheresse. Pourtant, à Yverdon-les-Bains, la deuxième ville du canton de Vaud, les habitants doivent suivre ces règles alors qu’ils ont les pieds dans… l’eau.

Depuis plusieurs jours, les rives de la capitale du Nord vaudois sont inondées à la suite des intempéries monstres qui ont fait monter le niveau du lac de Neuchâtel à une hauteur record. Conséquence: les autorités prient la population de limiter sa consommation d’eau. Ce n’est pourtant pas ce qui manque ces derniers jours. Alors comment expliquer ces consignes pour le moins surprenantes?

La station d'épuration pompe au maximum

«Le système de traitement des eaux est extrêmement sollicité», annonce à Blick Sandro Rosselet, chef du service des travaux et de l’environnement de la cité thermale. «Le lac est tellement haut que les eaux claires sont au même niveau. Très concrètement, le système d’évacuation des eaux claires et celui des eaux usées sont saturés. La station d’épuration pompe tout ce qu’elle peut. Mais tout ce que nous pouvons éviter de rejeter dans le lac nous aidera.»

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Le chef de service insiste. Désormais, chaque goutte compte. «Le lac remonte dans les cours d’eau et l’eau essaie de passer où elle peut, souffle-t-il. Nous avons déjà constaté des infiltrations dans des bâtiments et nous voulons absolument essayer d’éviter les désagréments pour les privés mais aussi les problèmes environnementaux que la saturation des systèmes pourrait causer.» D’autant plus qu’il n’est pas exclu que des eaux usées se soient déjà répandues dans la nature.

Cette situation «absolument inédite», commente Sandro Rosselet, devrait encore durer quelque temps. «La décrue est extrêmement lente», soupire-t-il. La population yverdonnoise va devoir s’armer de patience.

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