Le directeur général de Migros, Mario Irminger, connaît les règles du jeu quand il s’agit de guerre des prix. Déjà lorsqu'il travaillait chez Denner, il s'est battu avec les multinationales de l'alimentation, ce qui lui avait valu dans Blick le surnom de «guerrier du Coca». En 2014, il s'est en effet frotté à Coca-Cola Suisse à propos du prix et a mis en rayon des boissons tchèques moins chers comme moyen de pression. Cette année, alors qu'il occupait le poste le plus important chez Migros, le géant orange a de nouveau boycotté les boissons de la multinationale américaine pendant les négociations sur les prix avec Coca-Cola – et a entre-temps vendu de la limonade turque au lieu de bouteilles de Fanta et de Sprite. Depuis, le litige a été réglé.
Mais c'est maintenant une entreprise traditionnelle suisse qui est dans le collimateur de Mario Irminger. On le sait depuis mi-octobre: Migros a entamé des négociations avec le fabricant de chocolat Lindt. Les premiers effets de ces négociations sont désormais visibles dans les magasins du géant orange. Dans certains supermarchés, l'assortiment de Lindt est fortement réduit et les rayons sont donc plutôt vides, comme l'ont d'abord rapporté les titres de «CH Media». A la place des tablettes de chocolat, il y a un panneau d'information avec l'inscription «interruption de livraison».
Lindt a récemment augmenté ses prix de manière significative
Une porte-parole de Migros a confirmé les négociations au journal, mais n'a pas donné plus de détails. Lindt reste également très discret. Un porte-parole a déclaré aux titres de «CH Media» qu'il menait un «dialogue constructif avec la Fédération des coopératives Migros». Le groupe chocolatier précise en outre qu'il est très regrettable que certains produits ne soient pas disponibles actuellement, tout en promettant un retour rapide à la normale. Fait notable: Denner participe également aux discussions.
Même sans confirmation officielle des personnes impliquées, il est clair que le groupe Migros négocie avec Lindt sur les prix. Les informations de Blick ont révélé en juillet que le géant du chocolat de Kilchberg (ZH) avait augmenté les prix des tablettes de chocolat, des pralines ou des mini-tablettes de 20 à 50% en un an seulement.
L'entreprise a justifié ces prix plus élevés par le prix du cacao, qui avait nettement augmenté ces dernières années. Seulement, le prix international du cacao a chuté de plus de 50% depuis le sommet historique de décembre 2024, où il atteignait près de 13'000 dollars la tonne, pour se situer actuellement autour de 6100 dollars. C'est pourquoi Mario Irminger estime que le temps est venu de relancer une guerre des prix.