L'armée et la Gen Z: une relation difficile
«De plus en plus de personnes arrivent à l'armée avec des problèmes psychiques»

La relation entre la Gen Z et le service militaire est tendue. Chaque année, plus de 10'000 soldats quittent le service prématurément. En 2024, plus de 1000 visites ont eu lieu chez le psychologue militaire. L'armée travaille désormais sur la posture à adopter.
Publié: 29.06.2025 à 19:57 heures
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Dernière mise à jour: 29.06.2025 à 20:06 heures
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Chaque année, plus de 10'000 militaires abandonnent le service.
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Céline Zahno

La situation sécuritaire en Europe est tendue, les pays occidentaux veulent réarmer leurs armées. Dans les faits, l'armée suisse jouit d'une très bonne réputation en cette période de conflits. 80% de la population suisse la considère comme nécessaire. Et ils n'ont jamais été aussi nombreux à soutenir une augmentation des dépenses pour la défense, comme le montre l'enquête représentative «Sécurité 2025» de l'EPFZ.

Mais c'est justement entre l'armée et la génération Z que la relation semble se détériorer. C'est pourtant la génération dans laquelle l'armée souhaiterait recruter davantage de soldats. Au lieu de cela, les choses semblent plutôt aller dans la direction opposée: Chaque année, plus de 10'000 militaires abandonnent leur service, comme le rapporte le «SonntagsZeitung».

Plus de 1000 visites chez le psychologue

Aujourd'hui, c'est moins le sens du devoir qui est au centre des préoccupations des recrues que la question de la valeur ajoutée personnelle, explique Marc Schibli, officier de carrière de longue date. De nos jours, diriger comprend une très grande part de transmission de sens.

Marc Schibli parle également de la résistance des jeunes. Pour la grande majorité d'entre eux, ils sont apte pour la formation de base. «Mais il y a effectivement de plus en plus de personnes qui arrivent à l'armée avec des problèmes psychiques.»

L'année dernière, selon le «SonntagsZeitung», 1169 personnes se sont présentées au service psychologique de l'armée. Environ 60% d'entre elles avaient des problèmes lors de leur passage dans l'environnement physique et mental exigeant de l'armée.

L'aumônerie de l'armée est également plus demandée que jamais. Au cours des dix dernières années, le nombre de demandes a doublé, comme l'a rapporté le journal évangélique «Reformiert».

«
Nous voulons communiquer d'égal à égal avec les recrues
Marc Schibli, officier de carrière
»

Une plus-value plutôt que le sens du devoir

Dans l'armée, on essaie de s'adapter à la nouvelle génération. Une étude commandée par la Confédération conseille à l'armée d'améliorer sa culture organisationnelle. Cela devrait entre autres empêcher les départs au service civil.

Selon Marc Schibli, cette recommandation est déjà mise en œuvre. «Le ton des relations a énormément changé», dit-il. «Nous voulons communiquer d'égal à égal avec les recrues». A Coire, on élabore par exemple un propre credo avec chaque section. Cela permet de définir la manière dont on veut se comporter les uns avec les autres ou comment on résout les conflits.

«Autrefois, le chef militaire était seul à détenir le savoir, il se mettait devant et écrivait les objectifs sur une affiche, poursuit Marc Schibli. Et c'est ainsi qu'on faisait les choses.» Aujourd'hui, on essaie de diriger les recrues de manière à ce qu'elles participent à la réflexion, qu'elles prennent des responsabilités. Malgré tout, la chaîne de commandement hiérarchique est inévitable pour que la troupe fonctionne dans des situations extrêmes.

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