Lacunes de la législation
Des chauffages à énergie fossile encore installés dans de nouveaux bâtiments

Malgré l'objectif de la Suisse d'atteindre la neutralité climatique d'ici 2050, une étude récente révèle des tendances inquiétantes: dans une commune sur cinq, des chauffages à énergie fossile sont encore installés dans de nouvelles constructions.
Publié: 17.11.2023 à 12:28 heures
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Dernière mise à jour: 17.11.2023 à 12:58 heures
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Une étude montre qu'en Suisse, même dans les nouvelles constructions, des chauffages à énergie fossile sont encore installés.
Photo: Keystone
Tobias Ochsenbein

La Suisse vise la neutralité climatique d’ici à 2050. Un facteur décisif pour atteindre ce palier est notamment la façon de chauffer les appartements et les maisons. En effet, les bâtiments sont responsables d’un quart des émissions de CO2 du pays.

Problème: une étude montre que de nombreuses nouvelles constructions sont encore équipées de chauffages à énergie fossile. Cela va à l’encontre des objectifs climatiques qui prévoient l’utilisation de sources d’énergie renouvelables comme les pompes à chaleur ou le bois.

De grandes différences régionales

Selon l’évaluation de Navitas Consilium, une entreprise de conseil spécialisée dans les questions climatiques, relayée par CH Media, dans 22% des communes suisses, des chauffages à énergie fossile sont installés dans les nouveaux bâtiments. Dans trois quarts, il s’agissait de chauffages au gaz, plus rarement d’un chauffage au mazout ou électrique.

Les différences sont importantes entre les communes. C’est surtout dans les grandes villes de plus de 30’000 habitants, par exemple à Fribourg (FR), Thoune (BE), Vernier (GE), Coire (GR), Emmen (LU) et Köniz (BE) que tous les nouveaux bâtiments construits pendant la période étudiée (de septembre 2022 à septembre 2023) ont été équipés que de chauffages à énergie renouvelables.

Les villes de Neuchâtel (NE), Uster (ZH) et La Chaux-de-Fonds (NE) présentent une part élevée de bâtiments chauffés avec du gaz, du mazout ou de l’électricité. Dans ces villes, jusqu’à 47% des nouvelles constructions ne sont pas équipées de chauffage à énergie renouvelable.

Des mesures plus strictes

Selon l’étude, cela s’explique par exemple par des retards dans l’enregistrement des nouvelles constructions dans le registre des bâtiments. Ou encore à des «failles» dont les maîtres d’ouvrage ont profité avant l’entrée en vigueur de lois plus strictes.

La Conférence des directeurs de l’énergie prévoit de renforcer les modèles de prescriptions pour le remplacement d’un chauffage, rapporte CH Media. Les lignes directrices révisées devraient être adoptées au printemps 2024, Ainsi, à partir de 2030, les chauffages au mazout et au gaz ne pourront être installés dans les maisons existantes que dans des conditions très strictes.

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