Sa hiérarchie lui avait pourtant assuré que son turban ne poserait pas de problème. Mais quelques mois après son engagement, cette employée de la maison de quartier des Avanchets a eu la mauvaise surprise de recevoir une invitation à ôter son vêtement au travail, sous peine de licenciement. La monitrice de la Fondation pour l’animation socioculturelle (FASe), qui porte le voile au quotidien, s'est sentie discriminée, rapporte la «Tribune de Genève». Elle a donc refusé et s'est fait virer.
Dernièrement, plusieurs femmes employées dans les organes de l'État de Genève ont vécu des situations similaires. Le cas de la monitrice aurait servi de prétexte au refus de laisser une travailleuse sociale de Vernier porter le turban, alors qu'elle postulait pour un emploi fixe. Le quotidien genevois a également eu vent d'un cas à l’IMAD, l’institution de maintien et d’assistance à domicile. Les trois femmes sont défendues dans leur démarche pas le syndicat SSP.
S'abstenir de signaler son appartenance religieuse
Les personnes ayant dénoncé ces cas se fient à la nouvelle loi sur la laïcité du Canton, et notamment son article 3, alinéa 2: «Les agents de l’État, (...) lorsqu’ils sont en contact avec le public, ils s’abstiennent de signaler leur appartenance religieuse par des propos ou des signes extérieurs.» Mais c'est bien le débat: le turban, cet accessoire qui ne couvre que les cheveux, est-il un signe religieux ostentatoire de la confession musulmane?
Pour la députée MCG et présidente de la maison de quartier des Avanchets au moment des faits, c'est certain. De plus, elle indique à la Tribune que la monitrice avait «affirmé que le turban avait un lien avec sa confession musulmane». Le syndicat dénonce un licenciement abusif sur fond de discrimination. La FASe a fini par donner raison à l'employée et reconnait avoir fait une erreur. Des dédommagements sont prévus, même si le dossier n'est pas encore tout à fait clos.