La Société suisse d'utilité publique (SSUP) s'inquiète des clivages suscités par la pandémie au sein de la population, en particulier dans la sphère privée. Avec la campagne nationale #ChèreSuisse, l'organisation lance un appel pour la cohésion et le respect de la diversité d'opinion.
«L'appel doit inciter à la réflexion et à l'action au-delà de tous les camps politiques et au-delà de la votation actuelle», écrit samedi la SSUP. Elle invite la population à débattre de manière constructive plutôt qu'agressive et veut inciter à la tolérance et au dialogue.
Ce n'est pas seulement le calendrier politique qui motive cet appel, mais surtout l'expérience quotidienne, assure le directeur de la SSUP, Lukas Niederberger, contacté par l'agence Keystone-ATS. «Les récents sondages de Sotomo pour la SSR révèlent que la pandémie de Covid divise les amitiés, les familles et la société», s'inquiète-t-il.
Pas de culture de la controverse
Dans ce qu'elle décrit comme «la crise la plus grave que traverse le pays depuis la Seconde Guerre mondiale», la SSUP voit un risque pour la cohésion. En initiant la campagne #ChèreSuisse dans les médias et les réseaux sociaux, l'organisation basée à Zurich espère thématiser cette polarisation dans les cercles privés ou les classes.
«Nous n'avons pas en Suisse une culture du débat dans la controverse», dit M. Niederberger. Il dit craindre une montée de l'agressivité, par exemple dans les médias sociaux ou dans la rue, voire tout bonnement une interruption du débat démocratique.
Depuis 1810, la SSUP assume le mandat d’appeler à la solidarité lors d'événements graves et de situations d'urgence et d'oeuvrer à la cohésion du pays, selon ses propres termes. Elle est notamment la gestionnaire de la prairie du Grütli.