La BNS ne pliera pas
Le resserrement monétaire est justifié malgré la hausse des loyers

Les loyers vont continuer leur progression, tirant l'inflation à la hausse en 2024. Mais cela ne doit pas remettre en question la politique monétaire, indique jeudi la Banque nationale suisse (BNS).
Publié: 22.06.2023 à 14:59 heures
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Dernière mise à jour: 22.06.2023 à 16:22 heures
Si le renchérissement des loyers risque de "tirer temporairement l'inflation vers le haut", le président de la BNS, Thomas Jordan, a défendu jeudi devant la presse le bien-fondé de la politique de l'institution.
Photo: MICHAEL BUHOLZER

«Une hausse du taux directeur entraîne celle des taux hypothécaires et par conséquent également du taux d'intérêt de référence pour les loyers», a rappelé dans son discours Thomas Jordan, directeur de la BNS.

Si le renchérissement des loyers risque de «tirer temporairement l'inflation vers le haut», la BNS maintient sa politique. «Cela ne doit toutefois pas nous empêcher de relever notre taux directeur lorsque c'est nécessaire. En effet, si nous n'adaptons pas notre politique monétaire, l'inflation risquerait de perdurer et rendrait inévitables un relèvement de taux encore plus importants par la suite», a expliqué M. Jordan dans son discours.

L'inflation est attendue à 2,2% pour 2023 et 2024, avant de ralentir à 2,1% en 2025.

Le taux actuel de 1,75% impacte tout le marché immobilier suisse

Jeudi, la BNS a fait passer son taux directeur à 1,75%, après 1,50%. Cette hausse a une influence sur le marché immobilier, non seulement pour les locataires mais aussi pour les propriétaires et les investisseurs immobiliers.

Plusieurs années durant, un risque de bulle immobilière s'est profilé sur le marché immobilier suisse. La politique des taux négatifs laissait peu d'options aux investisseurs pour placer leur argent dans des actifs sûrs offrant un rendement positif sur le long terme. Il en a résulté une forte demande pour des achats de biens immobiliers, poussant les prix à la hausse.

Alors que l'ère des taux négatifs est reléguée au passé, une accalmie se dessine sur le marché de la propriété du logement. La hausse des prix des maisons individuelles et des appartements en propriété par étage a ralenti au cours des derniers trimestres. Les prix des immeubles locatifs résidentiels ont même reculé, a souligné l'institut d'émission.

(ATS)


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