En juillet, les prix en Suisse ont augmenté de 1,6% par rapport à l'année dernière. C'est toutefois un nouveau recul par rapport à juin 2023 qui était à 1,7%, contre 2,2% en mai. Le renchérissement tombe ainsi de plus en plus bas sous la barre magique des 2%, comme le souhaite la Banque nationale suisse. Mais qu'est-ce que cela signifie pour la Suisse? Blick répond aux principales questions.
L'inflation est-elle désormais maîtrisée?
Non! Il est encore trop tôt pour lever l'alerte. «Il y aura encore quelques revers dans les mois à venir», déclare Fredy Hasenmaile, économiste en chef de Raiffeisen. Cela est dû en premier lieu aux prix administrés, qui sont au moins partiellement déterminés ou régulés par l'État. C'est pourquoi le renchérissement ne se fait sentir qu'avec un certain retard. La lutte de la Banque nationale suisse contre l'inflation a toutefois tendance à porter ses fruits.
Dans quelle mesure le renchérissement devrait-il repartir?
«Nous nous attendons à ce que l'inflation dépasse à nouveau nettement le seuil des 2 %», déclare Fredy Hasenmaile. Le plus grand moteur sera ici la hausse des loyers, qui sera intégrée dans l'indice des prix à la consommation en novembre. En janvier, une série d'autres augmentations de prix suivra: l'électricité, les billets de transport public et la TVA, qui passera de 7,7 à 8,1%.
Pourquoi l'inflation a-t-elle baissé si fortement ces derniers temps?
Cela s'explique en premier lieu par la nette baisse des prix de l'énergie. Au printemps dernier, les prix du pétrole et du gaz ont grimpé en flèche après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Aujourd'hui, ils sont de nouveau nettement inférieurs à leur niveau de l'époque. Mais le franc fort fait également baisser le renchérissement, car il réduit les prix des achats à l'étranger. En juillet, les biens importés coûtaient 0,6% de moins qu'il y a un an. En revanche, le renchérissement des biens nationaux s'élève toujours à 2,3%.
La baisse des prix des biens importés se fera-t-elle bientôt sentir?
La consommation de la population suisse se situe toujours à un niveau élevé. «Tant que la demande est là et que les hausses de prix sont acceptées, les entreprises ont peu de raisons de baisser leurs prix. Elles continuent alors d'utiliser leur pouvoir sur les prix», explique le chef économiste. Le marché de l'emploi, qui reste très stable en Suisse, y contribue également. Ce n'est que lorsque le pouvoir d'achat et la consommation diminueront que les prix baisseront sensiblement.
La Banque nationale va-t-elle à nouveau augmenter les taux d'intérêt en septembre?
La plupart des experts s'attendent à ce que la Banque nationale suisse augmente à nouveau le taux directeur de 0,25 point de pourcentage pour le porter à 2%. «Nous partons du principe qu'il s'agit de la dernière augmentation», déclare Fredy Hasenmaile.
Et ce, bien que l'économie se refroidisse déjà nettement, et donc que la demande et les prix continuent de baisser et que les gens épargnent davantage. «L'augmentation des taux d'intérêt ne serait plus nécessaire. Mais la BNS a clairement indiqué dès le début qu'elle prenait la lutte contre l'inflation très au sérieux et devrait ici encore donner un signal», explique l'économiste. Cela devrait également couper l'herbe sous le pied d'éventuels seconds et troisièmes tours.