C’est une annonce qui était attendue. Ce lundi 8 avril, le conseil d’administration de la Compagnie générale de navigation sur le Léman (CGN) se mouille. Présidé par le socialiste lausannois Benoît Gaillard qui a confié ses états d'âme à Blick, l’organe annonce avoir mandaté des experts indépendants pour enquêter sur la catastrophe du Simplon.
La catastrophe du Simplon? Souvenez-vous. Alors que ce bateau à vapeur plus que centenaire était amarré à Cully (VD) à cause d’une panne, la tempête l’a frappé de plein fouet, dans la nuit du 29 au 30 mars.
Long de 78 mètres et pouvant accueillir 850 passagers, le navire a été gravement endommagé. Conséquence: il ne parcourra plus le Léman cette l’année. Un regrettable accident? Là où le bât blesse, c’est que des météorologues avaient prévenu sur les réseaux sociaux et sur lematin.ch que laisser le vaisseau d’une valeur de plusieurs millions de francs en Lavaux était dangereux. En vain.
Un panel d'experts
Pour faire toute la lumière sur cette affaire très émotionnelle, le conseil d’administration a donc décidé de mandater «des experts indépendants». Objectifs annoncés: «établir précisément et de manière objective l’enchaînement des événements et les processus décisionnels ayant conduit à la crise. Le but de la démarche est d’établir les responsabilités et de tirer de cet accident les conséquences nécessaires en vue également d’éviter qu’une telle situation se reproduise.»
Voici les nommés: Jacques Antenen, ancien juge d’instruction et ancien chef de la police cantonale vaudoise. Christian Wahl, navigateur chevronné, fin connaisseur du Léman et plusieurs fois vainqueur du Bol d’Or, par ailleurs CEO de bj office & coffee. Jean-Pierre Mortreux, expert en navigation maritime et fluviale français, disposant d’une large expérience dans le secteur privé et officiant également comme expert auprès des tribunaux en France. À noter que Luc Amiguet, ancien responsable de la sécurité de l’aéroport de Genève et consultant spécialisé en sécurité et gestion de crise, appuiera ce collège pour les aspects spécifiques liés à la gestion de crise.
«Le mandat prévoit que les experts puissent avoir accès à l’ensemble des informations et solliciter les personnes impliquées, écrit la CGN dans un communiqué. Les résultats seront rendus publics.» Le conseil d’administration, qui fait part de sa volonté de retaper et de remettre en service le Simplon, indique que l’évaluation des dégâts sur le bateau est en cours. Celle-ci «va permettre de lancer rapidement l’élaboration de variantes pour sa réparation».
Assurances contactées
La compagnie précise en outre que le navire est au bénéfice d’une couverture par l’assurance des compagnies suisses de navigation (VVSSU), à laquelle le cas a déjà été annoncé et avec qui les contacts sont en cours. «L’entreprise est également assurée contre les dégâts accidentels aux installations telles que les débarcadères, et a d’ores et déjà engagé le dialogue avec la Commune de Bourg-en-Lavaux en vue de la remise en service de son débarcadère, appuie-t-elle. La CGN s’emploiera donc à limiter les effets de l’accident sur le plan financier et sur celui des infrastructures à Cully.»
Enfin, le conseil d’administration déclare «regretter profondément l’accident» et certifie «prendre toute la mesure de sa gravité». Toujours dans sa prise de position écrite, Il salue de surcroît «l’exceptionnel travail collectif ayant permis d’éviter des conséquences plus graves encore» et «remercie chaleureusement les services de police, de pompiers et de secours, ainsi que l’ensemble des membres du personnel de la compagnie qui se sont mobilisés de manière remarquable».