«Je ne payerai plus d'impôts»
L'ancien boss de Xamax condamné à une amende de 100'000 francs

Après une audience surréaliste, Sylvio Bernasconi, ancien président du club de Xamax, a été condamné pour de lourdes infractions au code de la route. Furieux, l'entrepreneur menace de ne plus payer d'impôts.
Publié: 02.02.2022 à 11:17 heures
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Dernière mise à jour: 02.02.2022 à 19:55 heures
Photo: KEYSTONE
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Jocelyn Daloz

C'est une audience hors du commun qui s'est tenue à Neuchâtel cette semaine. L'ancien président du club de foot Neuchâtel Xamax se trouvait face à la deuxième instance de la Cour pénale neuchâteloise pour un excès de vitesse important: l'entrepreneur a été flashé à 169 km/h sur l'autoroute en 2020. Il devra s'acquitter d'une amende de 105'000 francs suisses.

En première instance, il avait pourtant obtenu un sursis, alors qu'il est récidiviste: il avait déjà été épinglé en 2017 pour un gros excès de vitesse, comme le rappelle le site du «20 Minutes»: 127 km/h sur une route cantonale dans le Jura bernois. Furieuse face à la clémence de la Cour, la procureure neuchâteloise Laure Abersaat a fait appel.

Le personnage haut en couleurs aura donné du fil à retordre aux juges lors d'une audience riche en anecdotes. Sylvio Bernusconi a ouvertement provoqué les juges, qui ont réfléchi avec lui à des solutions pouvant lui permettre de profiter de la vitesse de son bolide sans enfreindre la loi. S'il a certes exprimé des regrets, l'entrepreneur a répété à maintes reprises aimer la vitesse, refusant les mesures proposées pour l'empêcher de récidiver. D'après «Arcinfo», les juges auraient mené un interrogatoire presque comique, cherchant à savoir ce que le prévenu entendait par «un bon conducteur», puisque ce dernier insistait sur le fait d'en être un. Une juge lui aurait même proposé d'aller se défouler sur le circuit de Lignières le week-end et de «conduire normalement en semaine».

«Elle me prend pour un gaga! Aller chez un psy?»

Les nerfs de l'ancien patron de Xamax ont lâché lorsqu'on lui a proposé de s'acheter une voiture moins puissante que la sienne actuellement (680 CV) ou de suivre une psychothérapie. Interviewé par Arcinfo, Sylvio Bernasconi tempête: «J’ai explosé. Pour moi, la juge avait un parti pris. Elle me prend pour un gaga! Aller chez un psy? Avoir une petite bagnole? Je vous le dis, il ne fait pas beau être riche dans le canton de Neuchâtel.»

C'est la raison pour laquelle il menace presque de représailles: puisqu'il devra payer son amende, il pourrait ne plus payer d'impôts. L'entrepreneur explique vivre de ses dividendes. Il suffirait de ne plus les toucher pour ne plus verser un franc au canton. Et le provocateur de lâcher à nos confrères en guise de conclusion: «Et je vais aussi m’acheter une voiture plus puissante, vous pouvez l’écrire.» L'histoire montrera laquelle des deux menaces Sylvio Bernasconi mettra à exécution.

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