Le tribunal cantonal de Winterthour (ZH) a reconnu coupable mercredi un psychiatre qui a abusé sexuellement à deux reprises d'une patiente en détresse. Il est condamné à une peine privative de liberté de dix mois avec sursis, assorti d'un délai probatoire de deux ans.
En plus de la peine d'emprisonnement, le médecin s'est vu infliger une interdiction d'exercer à vie alors qu'il était toujours en activité. Il ne peut donc plus exercer en tant que psychiatre et doit abandonner son cabinet. Il doit en outre verser 6000 francs à la jeune femme à titre de réparation morale. Le jugement n'est toutefois pas encore définitif car le psychiatre peut encore faire appel. L'homme était accusé d'avoir eu deux fois des relations sexuelles avec une patiente, chaque fois le soir dans son cabinet vide.
Pour le tribunal, il n'y avait «aucun doute» quant aux déclarations de la patiente. Selon le juge, il existait également des preuves: d'une part, les justificatifs de deux «pilules du lendemain», d'autre part, un rapport de laboratoire sur les maladies sexuellement transmissibles. La jeune femme voulait s'assurer qu'elle n'avait «rien attrapé» chez son psychiatre, comme elle l'a elle-même déclaré lors de l'interrogatoire.
Avances repoussées
Le médecin a nié en bloc les actes sexuels et a déclaré que la femme qui l'accusait souffrait d'un trouble borderline et mentait. «Me retrouver ici et devoir me justifier en tant que psychiatre est extrêmement désagréable», a déclaré le médecin, fort de 39 ans d'expérience professionnelle.
Lors de l'interrogatoire, la jeune femme a toutefois insisté sur le fait qu'elle ne mentait pas. Elle ne lui avait jamais «fait des avances». «Je l'aimais bien, il était toujours là.» Elle pouvait passer au cabinet sans rendez-vous lorsqu'elle allait mal.
Il a clairement abusé de sa position de psychiatre. Mais elle ne s'en est rendu compte que plus tard, c'est pourquoi elle n'a signalé les incidents que six mois après. Aujourd'hui, elle est en colère contre lui, a-t-elle déclaré d'une voix étouffée. «Ces incidents m'ont rendu encore plus méfiante.» La perspective d'obtenir réparation n'était pas importante pour elle dans le cadre de la procédure pénale. «J'espère qu'il reconnaîtra ce qu'il a fait.» La femme suit toujours un traitement psychiatrique.