L'engouement pour le chocolat Dubaï prend des allures de plus en plus farfelues. La confiserie orientale sera sans doute bientôt un cas pour la justice et il se trouve que le fabricant de chocolat Lindt & Sprüngli est au centre de l'affaire. Depuis la mi-novembre, l'entreprise vend par vagues des quantités limitées de cette friandise fourrée de crème de pistache. Les fans ont patienté pendant des heures dans le froid lorsque Lindt a mis en vente les 500 premières tablettes en Suisse, et ce malgré un prix imposant: 14,95 francs pour 150 grammes.
Mais des ennuis juridiques menacent l'entreprise. L'importateur allemand Andreas Wilmers a l'intention d'envoyer prochainement les premiers avertissements à Kilchberg, ville zurichoise où Lindt a élu domicile. En effet, Lindt ne fabrique justement pas ses chocolats Dubaï dans l'émirat – mais en Allemagne. Andreas Wilmers, en revanche, importe le chocolat Dubaï directement de «Fix Dessert», la marque de l'entrepreneuse qui aurait inventé la friandise en vogue.
Utilisation trompeuse de la désignation Dubaï?
Ce que propose Lindt n'a donc rien à voir avec «le chocolat Dubaï, qui est fabriqué à la main», a déclaré Andreas Wilmers. L'importateur estime qu'il n'y a que trois producteurs légitimes de chocolat Dubaï dans le pays d'origine. C'est pourquoi il est trompeur que Lindt commercialise son produit avec la mention «Dubaï».
De son côté, le fabricant de chocolat zurichois justifie l'utilisation du nom par le fait que le chocolat Dubaï n'est pas un terme géographiquement protégé. Il serait donc légitime de s'orienter vers le chocolat original en ce qui concerne la recette et les ingrédients utilisés.
Coop et Migros s'y mettent aussi
En Suisse, les grands détaillants se sont également engouffrés dans la brèche. Chez Coop, le chocolat Dubaï néerlandais est en vente depuis le 22 novembre. Migros lui emboîte le pas dès la semaine prochaine. A partir du 10 décembre, le géant orange vendra en effet 100'000 boîtes en édition limitée de la confiserie lucernoise Bachmann dans ses magasins. Aldi et Lidl, en revanche, hésitent encore.
Lindt aussi veut en faire autant. A Kilchberg, on travaille d'arrache-pied, selon le président Ernst Tanner, pour produire bientôt le chocolat Dubaï à l'échelle industrielle. Une ambition qui ne devrait pas être bien accueillie à Berlin.