Le ministère public bâlois et l'avocat des victimes ont soutenu lundi lors du procès en appel la peine prononcée en première instance à l'encontre d'un ancien membre des Hells Angels. En mai 2024, l'accusé avait écopé de douze ans et dix mois de prison, notamment pour viol, actes sexuels avec enfant et blanchiment d'argent. La défense a plaidé l'acquittement de la plupart des chefs d'accusation.
En première instance, la justice bâloise avait aussi retenu contre le ressortissant turc né à Bâle, aujourd'hui âgé de 38 ans, les chefs d'accusation d'infractions contre la loi sur les jeux d'argent, de contrainte sexuelle, de corruptions, d'incitation à un abus de fonction et de détention illégale d'armes. La condamnation a été assortie d'une expulsion du territoire suisse durant 14 ans.
Dans la décision de première instance, le viol d'une adolescente de 14 ans à l'époque avait pesé le plus lourd dans la balance. Selon le jugement, l'homme voulait aussi impliquer la sœur de la victime âgée de 10 ans. «A aucun moment il n'a pensé à ce que ses actes allaient faire à ma cliente – il a pris plaisir à dominer une jeune fille de 14 ans et pour cela tous les moyens étaient bons», a déclaré lundi l'avocat de la partie civile. Selon lui, l'adolescente n'a pas vu le danger venir en raison de son âge et du rapport de force entre elle et l'accusé, bien plus âgé qu'elle. La procureure a également défendu la peine prononcée en première instance.
Viols «pas établis» selon la défense
L'avocat de la défense de l'ancien membre des Hells Angels a en revanche considéré que les éléments durs de la peine, comme les viols multiples, les actes sexuels avec des enfants et la contrainte sexuelle, n'étaient pas établis. Il a déclaré que l'adolescente s'était fait passer pour une jeune fille de 16 ans.
La défense a plaidé pour une peine d'emprisonnement de cinq mois – déjà acquittée. Dans sa plaidoirie, l'avocat a considéré comme seuls établis les éléments constitutifs de l'infraction à la loi sur les armes ainsi qu'à la loi sur les jeux d'argent, mais seulement à titre de complice. Il a également demandé l'acquittement pour son client des accusations de blanchiment d'argent, de corruption et de favoritisme.
Déjà condamné à plusieurs reprises
Plus tôt dans la journée, l'accusé, confronté à son train de vie luxueux et aux escroqueries à des sportifs célèbres, parmi lesquels l'entraîneur de l'équipe nationale suisse Murat Yakin, a fait usage de son droit de refuser de témoigner.
Selon l'accusation, le criminel a occupé des positions élevées au sein du groupement de motards souvent criminalisés en Turquie et en Suisse. Il y disposait d'un vaste réseau qu'il utilisait pour commettre les crimes les plus divers. Il a déjà été condamné à plusieurs reprises.
En détention préventive, l'homme avait corrompu une gardienne de la prison de Waghof, à Bâle, avec laquelle il avait eu des contacts sexuels. Elle avait écopé de neuf mois de prison avec sursis pour corruption passive et entrave à l'action pénale. Sur ce volet, la défense a estimé lundi qu'il n'y a pas de corruption lorsqu'une simple offre est acceptée.
Le procès est prévu pour durer plusieurs jours. La cour d'appel rendra son jugement le lundi 24 novembre. La présomption d'innocence s'applique.